Madagascar ne pratique plus la peine de mort depuis 1958. Cette abolition de la peine de mort s’est matérialisée d’un point de vue législatif par l’adoption des lois n 2014- 035 du 09 janvier 2015 et n 2016-053 du 16 décembre 2016 qui marque la ratification du second protocole du Pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques. Les documents relatifs à cette ratification ont été déposés le 21 septembre dernier à New York par le gouvernement lors de la Cérémonie des traités des Nations unies.
Tournant. Cette abolition irréversible de la peine de mort traduit, à l’échelle globale, un certain éveil de la conscience collective pour une meilleure effectivité des droits de l’Homme. Toutefois, la nécessité d’une mobilisation plus effective et transversale en terme d’acteurs et de secteurs se fait encore sentir, car la peine de mort est encore appliquée dans certains pays, comme aux Etats-unis dans des cas jugés de force majeure.
10 octobre. Institué depuis 2003 comme étant la journée contre la peine de mort, le 10 octobre est également célébrée à Madagascar. Hier, un atelier de réflexion s’est tenu à Andraharo, organisé conjointement par l’Union européenne, l’Union africaine, le Ministère de la Justice, l’Ambassade de la Suisse, etc. Ayant fait intervenir des acteurs provenant de secteurs divers (chefs religieux, journalistes, Organisations de la Société civile) l’atelier s’est avéré riche en matière de propositions et surtout de points de vue. En effet, les uns refusent la peine de mort pour cause de religion, tandis que les autres la réfutent pour cause de défense des droits humains. Par ailleurs, il y a ceux qui pensent que cette abolition doit rester relative, adaptée au cas par cas. Un plan d’action a été réalisé à l’issue de cet atelier, lequel préconise prochainement une campagne de sensibilisation aux fins de l’abolition de la peine de mort.
Luz R.R