La délégation malgache composée du ministre du Commerce et de la Consommation Armand Tazafy, du Directeur Général du Commerce Extérieur Henriette Rasoamampionona et du directeur des Affaires européennes du ministère des Affaires étrangères Olivia Anjaniana Rakotonirina accompagnée du staff de Bruxelles Ibrahim Norbert Richard, Jessie Razafison et Andria Rajaon est partie satisfaite de la tenue de la réunion de l’ACP à Bruxelles.
Midi Madagasikara : Qu’attend Madagascar de la 105e session du conseil des ministres ACP et surtout de la 42e session du conseil des ministres ACP UE ?
Ministre du Commerce et de la Consommation Armand Tazafy : « Plusieurs questions nous intéressent particulièrement, notamment celles relatives à la promotion du secteur privé des pays ACP, à la diversification des économies ACP, aux négociations sur les Accords de partenariat économique et à l’accès au marché européen, au changement climatique, à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, l’avenir du Groupe ACP et des relations ACP-UE au-delà de 2020, etc. Quant à la 42e session du Conseil des Ministres ACP-UE, Madagascar est solidaire de l’ensemble du Groupe et soutiendra la position arrêtée ensemble. Sur le plan politique, la coopération entre les pays ACP et l’Union européenne a permis de participer à la Gouvernance mondiale et de peser davantage sur les prises de décisions dans les forums internationaux tels que la COP 21 à Paris ».
M.M. : Croyez-vous à un groupe ACP au-delà de 2020 ?
Le Groupe ACP réunit 79 Etats membres et sa couverture géographique est vaste. Incontestablement, des efforts restent encore à faire, mais la situation économique de certains pays, notamment en Afrique, est encourageante pour l’avenir du partenariat ACP-UE. Le Groupe ACP souffre actuellement d’un déficit de légitimité au sein de ses Etats membres et pour y remédier, il doit se réinventer pour devenir un outil de développement efficient au service de ses Etats membres et de leur peuple. On peut dire que l’UE et le Groupe ACP sont favorables à la continuation de leur partenariat au-delà de 2020, même si leurs positions peuvent varier sur sa forme. En effet, l’UE semble privilégier un partenariat ACP-UE avec une approche régionale renforcée tandis que le Groupe ACP opte pour l’idée du maintien d’un partenariat unique avec une seule structure ACP.
M.M. : Avons-nous des propositions concrètes, des offres de service entre autres afin de profiter des accords existants ?
Madagascar a négocié une APE au niveau du Groupe AfOA (Afrique Orientale et Australe) qui comporte onze membres. A défaut de l’achèvement de tous les domaines de négociations en 2004 (Développement, Accès aux marchés, Pêche, Agriculture, Service, Question liée au Commerce) un Accord de Partenariat Economique Intérimaire (APEi) a été signé par Madagascar, Maurice Seychelles, Zimbabwe en 2009. Depuis 2014, Madagascar a procédé à la mise en œuvre de l’APEi Afoa-UE, en appliquant l’ouverture de son marché à l’Union Européenne conformément à l’offre qu’il a faite. Une analyse des trois années de mise en œuvre montre une augmentation nette de notre échange avec l’UE et une balance commerciale pratiquement positive en faveur de Madagascar. L’UE est notre premier partenaire commercial et économique dans le monde. L’aspect négatif de cet accord pour Madagascar est la perte de recettes engendrée par les abaissements tarifaires et qui se répercute sur les recettes douanières. Donc pour profiter de ce partenariat économique, il faudra diversifier notre économie pour s’adapter à l’évolution de la demande mondiale, améliorer nos exportations et améliorer les recettes fiscales internes pour pouvoir combler le manque à gagner.
Anny Andrianaivonirina
De Bruxelles