- Publicité -
dimanche, juillet 13, 2025
AccueilCulture11 février : Une commémoration presque oubliée

11 février : Une commémoration presque oubliée

Richard Ratsimandrava, le brave homme pour certains, Martyr pour les autres, il est avant tout un gendarme dévoué. Il aimait son travail, était capable de donner sa vie pour son idéal. Il était illuminé de l’intérieur, conscient de la portée morale de sa mission. Richard Ratsimandrava donnait sans compter.

La date du 11 février 1975 est marquée dans la frise chronologique de l’histoire de la Grande île après le 6 août 1896, le 29 mars 1947 et le 13 mai 1972. Le Colonel Richard Ratsimandrava figure parmi les grands hommes de Madagascar. Mais quand on descend dans les rues, avec une photo du défunt, rares sont les citoyens lambda qui connaissent leur « Brave ». Ce dernier n’a gouverné que cinq jours, ce serait un facteur de cette méconnaissance. Et même l’idéologie de Ratsimandrava semble opaque pour les habitants. Son itinéraire, son parcours n’est pas connu de tout le monde. Jusqu’à présent, 47 ans après l’évènement, le peuple malgache n’a pas idée de ce qui s’est vraiment passé !

Il est également intéressant de savoir comment était la situation globale dans les années 1970. Comment était la situation de la Grande île à l’époque ?

En 1975, 15 ans après son indépendance, Madagascar s’était enfoncée dans une crise. « Une crise voulue » disait Tomboravo, un vieil analyste politique. Alors, la Grande île a connu un tournant de son histoire. Une autre époque succède les douze années de néocolonisation. Philibert Tsiranana, la «  marionnette des Vazaha » est renversé en 1972. Ainsi, le Directoire militaire fut instauré, le Général Gabriel Ramanantsoa dirigea le pays. En suivant le contexte géopolitique, le monde était en crise car en 1973, le premier choc pétrolier déséquilibre l’économie africaine en générale, Madagascar en particulier. Le pays souffre de s’être trop contenté des fruits des aventures de l’industrialisation de l’ancienne métropole. Un problème que Ramanantsoa a dû gérer puisqu’il était à la tête d’un pays qui voyait son économie dégringoler.

Selon les témoins de l’époque, la cherté de la vie n’a pas encore été ressentie par les habitants. Le grenier était encore plein, la population mangeait à leur faim malgré la crise mondiale. Mais en 1975, la situation est devenue de plus en plus critique. La période de la transition a perduré, les hauts fonctionnaires étaient complètement déboussolés. L’ère des « vazaha disciplinés » a été révolue, place aux Malgaches, qui n’étaient pas prêts à relayer les premiers bien qu’ils soutenaient de loin le régime.

Actuellement, les commémorations deviennent des grands spectacles, confiés aux plus grandes agences de communication. Les historiens de profession sont mis à l’écart. L’essentiel est de faire un show et du cinéma devant la stèle. Jamais les membres du gouvernement ne transmettent l’histoire à la nouvelle génération !

Iss Heridiny

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici