13 mai ! Une date pas comme les autres. Elle pèse dans les mémoires comme un symbole du combat «politique» sur l’Avenue de l’indépendance. Ce jour-là, en 1972, le mouvement étudiant a fait chuter le pouvoir en place. Les mouvements d’opposition des régimes au pouvoir s’en serviront. Ils ont souvent profité par la suite de cette date d’anniversaire pour s’exprimer, pour justifier leur lutte et pour appeler à manifester sur la place historique. Mais avec des objectifs politiques divers, parfois inavoués ou inavouables.
13 mai et stabilité
La date et la place du 13 mai n’ont rien perdu jusqu’à ce jour de leur aura. Cependant, ironie de l’histoire, la reconstruction d’un Hôtel de ville plus spacieux, plus vaste et bien fermé sur le terrain favori de la contestation empêche désormais la récidive des faits sur ce lieu. D’ailleurs, on a bien veillé à une récente époque à donner le nom de « place de la démocratie » à un autre endroit qu’Analakely. Néanmoins, le 13 mai, c’est toujours une foule de souvenirs de jeunesse pour plusieurs générations. Alain Ramaroson, président du parti Masters qui a annoncé son intention aujourd’hui de déposer des gerbes de fleurs sur cette place, fait certainement partie de ces nostalgiques. Mais en cette conjoncture de l’année 2015, le problème des gouvernants est la recherche de la stabilité politique et sociale sans laquelle le développement n’existe pas. C’est dans cette optique qu’est perçue la rencontre d’hier dans la matinée entre Marc Ravalomanana et le président de la République Hery Rajaonarimampianina au Palais d’ Iavoloha. Les deux hommes se respectent et se sont davantage rapprochés depuis les Assises nationales du FFKM sur la réconciliation nationale. Aux yeux des observateurs, une alliance politique véritable entre eux ne surprendrait plus personne dans la mesure où l’un a besoin de l’appui de l’autre. Et réciproquement. Une chose est sûre, le fossé qui sépare les tenants du pouvoir de l’alliance républicaine de Madagascar qui regroupe Mapar, MMM, Hiaraka isika, parti vert et Avana se creuse à l’approche des élections communales. Cette dernière est virulente dans ses critiques du régime, sur sa gouvernance et ses projets de réforme. Elle apparaît de fait comme l’opposition au pouvoir même si le poste de chef de l’opposition à l’Assemblée nationale prévu par la Constitution ne l’a pas intéressé. L’ambiguïté des relations renforce la méfiance de part et d’autre. En revanche, la recherche d’apaisement et de stabilité pour le développement favorise le rapprochement entre Rajaonarimampianina et Ravalomanana. Mais pas encore du TIM et du HVM qui s’observent en concurrents en vue des prochaines élections.
Zo Rakotoseheno