Le risque d’affrontement n’est pas à écarter ce jour à Analakely. En effet, de nombreux partis, groupement de partis, des associations et de simples citoyens envisagent de répondre à l’appel du président national du parti Masters qui prévoit de déposer des gerbes sur la place du 13 mai. L’on s’achemine donc vers une démonstration de solidarité de l’opposition puisque d’après les informations, mis à part les partisans de l’ancien président de la Commission Défense et sécurité au sein du Conseil Supérieur de la Transition, le Front des opposants de Lalatiana Ravololomanana, le Otrikafo de Rajaonah Andrianjaka, des parlementaires, ainsi que quelques grandes figures du MAPAR vont également renforcer les rangs des manifestants. Bon nombre d’observateurs estiment que cette manifestation sera une occasion pour les citoyens d’exprimer leur ras-le-bol général contre le régime. Et ce, même si aucun discours ne sera autorisé pendant la commémoration de ce jour. Au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue hier avec le Préfet de Police, Robert Randriamanjarisoa, le Commandant de la CIRGN Analamanga, le Général Florens Rakotomahanina, a déjà avancé les règles auxquelles les manifestants doivent se conformer, sous peine d’une nouvelle intervention musclée des Forces de l’ordre. En effet, les dépôts de gerbes se feront uniquement sur le jardin qui se trouve devant le bâtiment de « La Gastro Pizza » à Analakely. Les citoyens disposent de deux heures (8h à 10h) pour honorer la mémoire des martyrs de l’événement du 13 mai 1972. Par ailleurs, aucune marche, ni discours ne sera autorisé. A entendre les explications du numéro Un de l’Emmoreg, la sécurité sera fortement renforcée ce jour à Analakely et dans les quartiers environnants. Bon nombre d’observateurs considèrent ces restrictions comme un recul par rapport à la démocratie et à la liberté d’expression.
Davis R
