Le nombre de ministres du nouveau gouvernement Ntsay a été réduit, alors que nous nous sommes habitués à en voir une trentaine ou plus. Effectivement, il y aura dix maisons de maître à louer en moins, de même , dix pools de domestiques (cuisiniers, femmes de chambre, gardiens, chauffeurs etc…),sans parler d’au moins dix secrétaires particuliers et des accompagnatrices aux tâches plus ou moins avouables. Bref, des centaines de millions d’ariary en moins à payer sur le dos des contribuables. Mais, au-delà de l’intention qui ne peut être que louable vu l’économie qu’on peut en bénéficier, sur le plan technique, il va sans dire que pour le Premier ministre aura sous coupe, un éventail de subordination (c’est-à-dire des interlocuteurs directs) moins large du fait de son caractère restreint pour une meilleure efficacité. Mais cette mesure de réduction d’effectifs peut entraîner un « domino day », (un jeu de chutes en série de dominos), puisqu’il y a moins de ministres, les heureux nommés vont cumuler des fonctions auparavant attribuées à d’autres. Ce qui fait que l’on susurre qu’il y aura de disparitions de postes ou du moins un allègement des organigrammes. Ainsi, des postes de Dircab vont disparaître (encore qu’il s’agit ici de poste politique), ce qui n’est pas le cas, de ceux des SG, des DG, des Chefs de service… Que deviendront ces derniers dans cette cascade. Les secrétaires généraux deviendront peut-être des directeurs généraux lesquels vont prendre la place de directeur, et ces derniers des chefs de service qui seront à la tête des services ? Des chefs de division ? Des cages d’ascenseur en descente en quelque sorte. Voyez le cafouillis que cela va entraîner. Paraît-il qu’il va y avoir des bureaux des anciens DG lesquels vont faire quoi ? Mystère ! On devrait s’attendre à des situations burlesques qui ne sont pas sans conséquences sur le plan humain. Il est vrai qu’un ministre est là, non pas pour en premier lieu là, pour gérer le personnel de son département mais il n’empêche que sans un effectif motivé, il ne peut agir seul. Vivement, que quelqu’un dans chaque ministère s’occupe de la PEGC (Prévision de l’emploi et de la Gestion des compétences) qui se définit brièvement comme : « L’adaptabilité des ressources humaines à l’évolution des moyens et des besoins de production. Il s’agit d’une démarche de gestion des ressources humaines qui consiste, sans que l’on puisse s’arrêter sur une définition unique, à prévoir l’évolution des métiers dans la structure afin d’anticiper les besoins dans ce domaine, les changements d’organisation, et développer les compétences des salariés pour améliorer leur employabilité à court et moyen termes ».Par exemple, un jeune DG à la quarantaine voit son poste disparaître, en principe il sera sans fonction précise, à son âge il ne se voit pas moisir dans un placard , dans une bonne gestion des ressources humaines, il aurait fallu mettre à sa place quelqu’un en fin de carrière, avec toutes les balises des prévisions ,il est vrai, sinon on se retrouve avec une usine à gaz comme actuellement c’est-à-dire un système difficile à comprendre.
M.Ranarivao