
Pour répondre aux problèmes persistants d’accès à l’eau potable à Antananarivo et dans les régions, 18 camions-citernes d’une capacité de 10 000 litres chacun ont été remis officiellement à l’Etat malgache, hier.
Une étape majeure a été franchie dans la lutte pour l’accès à l’eau potable à Madagascar. Le gouvernement malgache a réceptionné 18 camions-citernes flambant neufs, marquant une avancée significative dans la mise en œuvre du Projet d’Amélioration de l’Accès à l’Eau Potable (PAAEP). La cérémonie de remise officielle, qui s’est tenue au Futura Park Andranomena, a réuni de hautes personnalités, dont le Président de la République, Andry Rajoelina. Ces véhicules tout-terrain 4×4 FORLAND, dotés d’une capacité de 10 000 litres, sont spécialement conçus pour intervenir dans les zones les plus reculées et difficiles d’accès. Équipés de motopompes diesel et de kits de distribution, ils permettront au Ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène (MEAH) de réagir rapidement en cas de sécheresse, d’épidémie ou de catastrophe naturelle. Leur déploiement est d’autant plus stratégique qu’il survient à l’approche de la saison sèche, période durant laquelle les pénuries d’eau sont fréquentes. Outre la livraison des camions, le PAAEP, financé par la Banque mondiale, assure également la formation des chauffeurs et la maintenance des équipements, garantissant ainsi une distribution efficace et sécurisée de l’eau aux populations dans le besoin.
Solutions
Ce projet ambitieux cible en priorité la Grand Tana mais aussi six grandes villes : Antsiranana, Mahajanga, Antsirabe, Fianarantsoa, Manakara et Mananjary. L’objectif est clair : faire en sorte que l’eau potable ne soit plus un luxe, mais un droit accessible à tous les Malgaches. Ainsi, la nation sera plus résiliente et solidaire. Au cours de sa descente sur le terrain, le Président de la République a dévoilé la solution durable proposée par l’État pour résoudre le problème de l’approvisionnement en eau à Antananarivo. Il a souligné que l’unique station de production et de traitement d’eau de la capitale, celle de Mandroseza, a été construite en 1927 et était initialement conçue pour desservir 300 000 personnes. Le problème, a-t-il expliqué, c’est que la population, le nombre de foyers et les besoins en eau n’ont cessé de croître, tandis que les infrastructures n’ont pas évolué. La première étape a donc été de s’attaquer à la maintenance de la station de Mandroseza, qui n’avait jamais été réhabilitée. Le Président a fait état de travaux récents, citant notamment le remplacement complet d’une station de pompage. Il a ensuite détaillé les efforts pour augmenter la capacité de production. « Mandroseza 2, inaugurée en 2022, a ajouté 40 000 mètres cubes supplémentaires, mais l’écart reste important. En effet, sur un besoin quotidien de 300 000 mètres cubes pour la population d’Antananarivo, Mandroseza 1 ne produit que 200 000 mètres cubes, créant un déficit de 100 000 mètres cubes. Pour combler ce manque, le gouvernement ne s’est pas arrêté là. Mandroseza 3, mise en service en avril dernier, devrait produire 40 000 mètres cubes supplémentaires », a-t-il indiqué. En parallèle, le chef d’État a annoncé le lancement imminent du projet Amoronakona, qui ajoutera 50 000 mètres cubes à la capacité de production. « Une fois ce projet achevé, Antananarivo ne souffrira plus du manque d’eau », a-t-il affirmé, en insistant sur la détermination du gouvernement : « Nous ne restons pas les bras croisés, nous travaillons sans relâche et refusons le découragement. »
Narindra Rakotobe