La culture n’est pas encore le moteur du développement. Comment pourrait-elle être la locomotive du dynamisme économique malgache si elle est tributaire de l’environnement sociopolitique qui freine toute initiative ? 2014 a vu le retour à un semblant de stabilité dans le pays, mais n’a pas permis une embellie de la vie culturelle. Il n’y a pas eu de lancement de grands projets artistiques, mais l’émergence de nouveaux talents qui ont détrôné les stars des années précédentes. Leur succès est certes retentissant, mais leur audience ne leur permet pas de remplir les stades. 2014 ne fut pas, à deux exceptions près, en effet une année de spectacles à guichets fermés. Le groupe Ambondrona a confirmé son rang de superstar en faisant son méga concert à Antsonjombe. Zay a, lui, aussi, opéré un retour gagnant en réussissant à remplir le Palais des Sports. Le cinéma malgache a commencé à se faire connaître à l’extérieur comme en témoignent les trophées reçus par de jeunes réalisateurs dans les festivals internationaux. Le cinéma dit commercial, quant à lui, est toujours égal à lui-même. Il n’y a pas eu beaucoup de grandes productions, mais celles qui sont sorties en DVD ont été appréciées des consommateurs. Le théâtre traditionnel n’a certes pas trouvé le lustre de ses années fastes, mais la troupe Jeannette a redonné au public le goût des opérettes des années cinquante en faisant du théâtre cabaret. La peinture et la littérature restent toujours les parents pauvres de la culture malgache.
Patrice RABE