
Lors de la proclamation des résultats provisoires des législatives le 10 janvier 2014, la présidente de la CENI-T Atallah Béatrice a fait savoir que le dernier pli reçu provenait du District de Belo sur Tsiribihina.
« Les résultats étaient déjà prêts le 26 décembre 2013 soit moins d’une semaine après le scrutin, mais ils n’ont été acheminés par 4 x 4 que le 28, pour arriver le 31 à Tana, alors qu’il faut compter 16 heures de route pour faire le trajet Belo – Tana », raconte un candidat. Avant d’ajouter que selon les informations qui lui sont parvenues, « le pli était resté pendant 2 jours à Morondava et n’a été acheminé vers Tana que le 31 décembre 2013 à 2 h du matin ».
C’est cette escale de 2 jours dans la capitale du Menabe que bon nombre de candidats trouvent suspect. L’un d’entre eux de rapporter qu’à la date du 25 décembre, il était en tête. « A partir du 26, c’est-à-dire le lendemain, la publication des résultats a été suspendue pour ne reprendre que le 31 », retrace-t-il. Grande fut alors sa surprise car il a été du …coup, distancé de 2 000 voix par le candidat qui était auparavant en 3e position. Et d’expliquer qu’« en cas d’anomalie, c’était rejeté par l’ordinateur qui affichait à chaque fois P.V erroné alors que les P.V scannés ne se sont pas heurtés à ce genre de problème pour le scrutin présidentiel ».
Distorsion. Le candidat en question de déposer alors une requête auprès de la Cour Electorale Spéciale (CES) où il dénonce plusieurs anomalies. Entre autres, le nombre des bulletins dépouillés qui dépassait celui des suffrages exprimés dans tel bureau de vote. Ou encore la distorsion flagrante entre le PV original et PV autocopié dans tel autre. Anomalies également sur le nombre de bulletins blancs et nuls. Sans parler des P.V qui n’ont été signés que par un seul membre du bureau de vote dans un autre bureau de vote. Il y avait aussi un président de bureau de vote qui aurait emporté l’urne chez lui.
Plis non fermés. Par ailleurs, des électeurs rapportent l’utilisation des prérogatives de puissance publique par un maire. Dans certains bureaux de vote, les délégués des autres candidats auraient été contraints de quitter la salle pendant les opérations de dépouillement. L’on signale aussi « des plis non fermés, des signatures falsifiées, d’absence de P.V et/ou de liste électorale »… Sans oublier l’existence de scrutateurs inconnus qui ne figuraient pas dans les P.V.
Annulation. Et de rapporter également que la personne en charge du dépouillement ne montrait pas toujours la face du bulletin coché au public. Pour tous ces motifs qu’il appartient à la CES d’apprécier, bon nombre de candidats demandent la disqualification du candidat qui aurait usé ou bénéficié de pareilles anomalies, mais aussi l’annulation des résultats dans les bureaux de vote indiqués. Entre autres, celui situé dans le fokontany de Tsimaloto où les P.V étaient loin d’être …propres.
Recueillis par R. O