
Un manque à gagner d’une valeur de 4 500 000 Euros a été évoqué en raison de la mortalité des crabes d’une quantité estimée à 1 300 tonnes par an.
Un véritable gaspillage de nos ressources halieutiques est constaté dans la filière crabe de mangroves. En effet, le taux cumulé de mortalité des crabes, depuis le stockage aux villages jusqu’à la commercialisation en passant par le transport vers l’usine ou les marchés locaux, s’élève en moyenne à 32 % au niveau national, d’après les enquêtes réalisées par le programme SmartFish en 2012-2013. Mais ces pertes cumulées de la production de crabes après capture, peuvent monter jusqu’à 50 % durant la grande saison de pluies. Et il y a 40 ans, l’expert Louis Le reste, a chiffré ce taux de mortalité de l’ordre de 30% dont une partie étant à la charge des pêcheurs et l’autre, la plus importante à celle du collecteur.
Toxines. Les pertes annuelles sont estimées à 1 300 tonnes, soit un manque à gagner d’une valeur de 4 500 000 d’Euros. En outre, les crabes, une fois morts, ne sont pas seulement impropres à la consommation mais ils ne peuvent même pas être utilisés pour la production de provendes, à cause des toxines qui se développent rapidement chez eux, a-t-on précisé. Face à cette situation qui s’annonce alarmante, le ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche et les opérateurs œuvrant dans la filière crabe, ainsi que le programme SmartFish ont collaboré ensemble dans le dessein de réduire d’un tiers les pertes après capture de crabes avant la fin de 2015. Les efforts devront continuer jusqu’en 2017 afin d’arriver à un taux de mortalité inférieur à 10 % vers la fin de cette année.
Vulgarisation. Le programme SmartFish, au travers de sa composante Sécurité Alimentaire, s’est engagé à démontrer comment réaliser cet objectif. Pour ce faire, des solutions techniques ont été proposées aux acteurs concernés pendant 15 mois pour réduire ces pertes au cours du stockage, du transport et de la commercialisation des crabes vivants. Les résultats ont été concluants, a-t-on appris. Ce qui a permis d’améliorer les revenus de ces acteurs concernés. Une vaste campagne de vulgarisation de ces solutions techniques au niveau des zones de pêche aux crabes de mangroves éparpillées dans toute l’île, sera ainsi effectuée par le programme SmartFish pour sensibiliser tous les acteurs travaillant dans la filière afin d’éviter le gaspillage des ressources naturelles. Raison de l’organisation prochaine des ateliers régionaux dans les cinq villes côtières, à savoir Morondava, Maintirano, Mahajanga, Antsohihy et Ambanja. Il y aura des séances de démonstration sur la confection et l’utilisation des innovations techniques proposées.
Navalona R.