La rentrée scolaire s’annonce. Celle des universités est apparemment compromise en attendant l’issue du bras de fer qui ne dit pas son nom entre le SECES et l’Etat. Les étudiants se lèvent mais leur foi et leur conviction sont mises en doute devant les soupçons de manipulation politique. Quant aux autres foyers de tension, le pouvoir en est pratiquement venu à bout. A l’exception de la Jirama où semble-t-il, la défense des intérêts particuliers sont tellement forts au point d’empêcher jusqu’à présent la mise de solutions idoines. Des syndicats continuent leur grève. Les grévistes ne sont pas autorisés à tenir leur manifestation dans l’enceinte de toutes les agences de la Jirama. Ils poursuivent leur mouvement devant l’agence de Soanierana. Hier, sous bonne garde et face à l’Emmoreg, ils auraient confié l’existence d’un projet d’arrestation de deux des leaders du mouvement syndical des employés.
Foyers de tension et 10 rentrée
Air Madagascar l’a échappé belle. Il s’en est fallu de peu pour que cette société nationale coule à jamais. A force de décisions contradictoires, la composition de la flotte et les achats en conséquence n’ont jamais obtenu le consensus. Entre Boeing et Airbus, le choix définitif a toujours été difficile. Maintenant que tout semble rétabli avec les changements apportés au niveau des décideurs, Air Mad redémarre, lentement mais… sûrement, selon les plus convaincus du maintien de la société nationale. Le redémarrage n’est pas facile lorsque des vols ont été annulés. Des passagers n’ont pu embarquer et ont attendu longtemps plusieurs jours avant d’avoir une place dans l’avion. Il en résulte une perte de confiance énorme qui ne profite qu’à la concurrence. Il faudra pour Air Madagascar regagner la confiance qu’elle a perdue pendant cette période de grève. Au personnel d’être efficace ! Il en est de même, au bout du compte de la Jirama. Le blocage des investissements, dans la mesure où ils sont étrangers, risque de plonger cette compagnie dans la pire des situations. On ne compte plus, semble-t-il, le déficit enregistré jusqu’à présent. Des pertes et des pertes alors que la boîte ne marche qu’à coups de subventions de l’Etat. La seule période où la Jirama a vraiment fonctionné sous une bonne gouvernance remonte aux allemands à sa tête à l’époque de Marc Ravalomanana. Les nostalgiques de cette période faste estiment, au nom des contribuables et des abonnés de la Jirama qui souffrent énormément en ce moment à cause des délestages imprévisibles et récurrents qu’il est temps d’être réaliste et pragmatique. Des sociétés étrangères ont la volonté et la capacité de sauver cette société menacée de mourir pour avoir été la vache à lait sans limite de tous les régimes au pouvoir successifs. Il est temps de penser aux abonnés, ces éternelles victimes, qui au bout du compte, sont les vrais propriétaires de la Jirama que l’Etat représente dans sa gestion.
Zo Rakotoseheno