
19 h 32 mn et des poussières vendredi dernier… les lumières s’éteignent dans la salle de spectacle du CGM Analakely. Le spectacle va commencer. Sur scène, Berhine est déjà fin prête. Elle est accompagnée de José à la guitare. Berhine, c’est une mère de famille qui vit dans les bas quartiers de la capitale. Elle travaille de nuit et vend son c…ageot de boissons alcoolisées ! Et oui, Berhine, c’est une femme comme tant d’autres qui se bat pour vivre. C’est donc avec sarcasme, beaucoup d’humour, parfois des teintes d’ironie, que Berhine dépeint la vie dans les bas quartiers trop souvent oubliés par les élus. Les répliques ont plu.
Puis, place à Barhone, fortement sollicité par le public. En bon stand up, il était vêtu de noir, certainement un clin d’oeil à un humoriste qu’il affectionne beaucoup, Gad Elmaleh. Puis, là on s’attend justement à des sketchs de Gad en version « malagasy ». Mais Barhone, c’est plus que ça. Ce n’est pas un serial copieur, c’est avant tout un auteur. Barhone s’amuse alors à dépeindre le quotidien, avec beaucoup d’humour. Il y a les relations entre homme et femme, tellement différents, non pas puisque l’homme vient de Mars et la femme de Vénus, mais parce qu’il a pris le temps d’observer les mimiques de chacun, et qu’il a su en tirer des vannes en série.
Les vannes de Barhone, ce sont toutes ces petites réflexions qu’on a, sans qu’on s’en rende compte. Et c’est peut-être là tout son secret. Ses sketchs sont écrits, mais tellement bien interprétés qu’on a l’impression que c’est de l’improvisation. Il ne faut effectivement pas oublier que Barhone est aussi un très bon comédien! En peignant le quotidien, les hommes, les femmes, les enfants, les parents, les élèves… il parle de tout le monde, on se sent tous concernés.
Les spectacles de vendredi et de samedi ont également été l’occasion pour Barhone de présenter un autre humoriste, Finengo. D’un naturel flegme, le garçon ne joue ni avec des mimiques, encore moins avec des personnages pour faire rire. Il monte sur scène et mitraille ses vannes, sans forcément qu’il y ait une chute dans l’histoire, ou des relations de cause à effet entre chaque vanne. Et pourtant, il fait rire, et le public n’en finit plus de pouffer!
Difficile de rapporter un spectacle d’humour. Pour les apprécier, il n’y a qu’une chose à faire, les regarder. Vivement les prochaines!
Anjara Rasoanaivo