Une semaine époustouflante. L’attention s’est portée sur les attentats de Paris suivis de la prise d’otages à Bamako. L’insécurité est au centre des préoccupations. Partout dans le monde. La guerre est déclarée contre le terrorisme. Mais chez nous depuis toujours, le banditisme fait autant de mal. Les agressions, les viols, les cambriolages sont le lot de tous les jours. Les crimes ne s’arrêtent pas là et touchent tous les secteurs de la vie nationale. Des guerres sont déclarées contre la corruption, les détournements, la mauvaise gouvernance, les exactions de toutes sortes, mais il est bien difficile d’affirmer que les résultats obtenus sont à la hauteur des attentes. Pour ces combats, les succès sont faibles par rapport à l’ampleur des dégâts au point que l’on est tenté de poser la question. Mais où va le monde ?
Climat d’incertitude
L’incertitude a été pendant la semaine un des sentiments des plus pesants. La météo a fait état d’une chaleur atroce au point que l’on redoutait que la pluie ne tombât jamais. Mais samedi, les grosses gouttes sont venues rafraîchir le climat de canicule étouffante. De l’eau jusqu’aux genoux. La capitale a souffert jusqu’à maintenant de ne pouvoir les évacuer par ses canaux bouchés d’immondices et de saletés. L’incertitude a aussi pris le dessus lorsqu’à un moment où les débats sur les lois de finances battent leur plein à l’Assemblée, on apprend que les deux premiers responsables de l’Exécutif sont à l’étranger en même temps. Le président de la République est à Londres pour participer à un forum sur Madagascar. Le Premier ministre est à Paris, malade et se soigne. Il fut un temps où ces absences faisaient penser à un dicton bien connu. « Le chat parti, les souris dansent ». Mais aujourd’hui avec la révolution des nouvelles technologies qui ont réduit la distance. Il est possible d’être au bout du monde et de gouverner comme si on était sur place. Seul inconvénient, les signatures doivent attendre leur retour. Mais au bout du compte, la semaine n’a pas été aussi négative qu’on le croit. Des promesses de rentrée d’argent ont redonné le sourire à ceux qui ne sont efficaces que si les bailleurs de fonds se manifestent. L’affaire est dans le sac. Le FMI approuve un crédit rapide qui ouvre la porte aux autres aides. Le président de la République sera aujourd’hui à Bruxelles. Une importante cérémonie de signature a lieu avec l’Union européenne pour la réception d’une aide significative. Les réformes envisagées en auront grandement besoin pour réussir. L’aide apporte de l’eau au moulin d’incertitude dans ce climat d’insécurité ambiante. Une toute petite place fragile qui redonne de l’espoir en l’avenir pour débuter la nouvelle semaine.
Zo Rakotoseheno