
500 bouteilles de plongée ont été utilisées dans la pêche illicite de concombres de mer à Sainte-Marie. Dans cette exploitation illégale, un réseau chinois et un responsable local de la pêche sont pointés du doigt.
Le commerce de concombre de mer rapporte certainement gros. Dans la Capitale, ce fruit de mer, une fois séché, est vendu jusqu’à 360 000 Ariary le kilo. Certaines entreprises se lancent également dans l’exportation d’holothurie, ce qui a favorisé la prolifération de la surpêche sauvage et illégale à Sainte-Marie, tout comme dans d’autres régions de la Grande-île. « Des plongeurs viennent ici avec des bouteilles de plongée fournies par les preneurs de concombre de mer. On ne sait pas qui ils sont, d’où ils viennent. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils pêchent illégalement des concombres de mer et des langoustes et squattent des maisons. Plusieurs mesures ont été prises pour stopper leurs activités, mais en vain. Ce n’est qu’après la manifestation de jeudi dernier, et la sortie de la Note du Gouvernement interdisant toute exploitation, transport, commerce et mise en conservation d’holothurie, qu’ils ont arrêté leurs activités et ont disparu », raconte le maire de l’île Sainte-Marie, Beassou Ismak Ado Crophe.
Démission. Outre les actions du maire, du député élu à Sainte-Marie, Maximin Tsivoulagne et surtout des habitants de l’île, le ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques a été cité comme grand acteur qui a permis de stopper la surpêche à Sainte-Marie, grâce à la sortie de la fameuse Note de suspension des permis de collecte. Par contre, lors de la manifestation, un responsable de la pêche sur l’île a été cité comme étant de mèche avec le réseau trafiquant de concombre de mer. « Ce responsable auprès de la Circonscription de la Pêche est la cause de ce problème. Il a tout su depuis le départ mais n’a rien fait et n’a même pas pris la peine d’avertir les autorités locales à temps. Pour nous, il doit démissionner car il n’arrive pas à assurer son rôle », a cité le député Maximin dans son discours. Des propos qui ont été soutenus et martelés par les manifestants du 7 janvier, dans la ville du Nosy Boraha. D’après les témoignages, ce représentant du Ministère de la Pêche à Sainte-Marie s’était déjà fait arrêter à Fénérive-Est à cause de cette affaire, mais a été relâché, suite à des interventions. Par ailleurs, outre les concombres de mer, les langoustes qui sont en période de reproduction sont également les cibles des braconniers, alors que la saison de pêche est fermée depuis déjà quelques semaines. Malheureusement, dans cette histoire, les commanditaires restent inconnus, même si quelques noms ont été cités. Les plus exposés aux sanctions sont les plongeurs vus de tous, qui font des actes illégaux, jusqu’ici dans l’impunité.
Antsa R.