Pour procéder au transfert des présumés auteurs de kidnapping, il faut une ordonnance de dessaisissement émanant de la Cour suprême.
En marge de l’audience de la rentrée judiciaire 2016, la ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa a émis son opinion sur le kidnapping d’Arnaud et d’Annie. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. La ministre a parlé plus précisément du transfert des présumés auteurs de kidnapping des deux adolescents. Ils ont été notamment transférés à Antananarivo. Au nombre de 27. D’après la ministre « ces mesures ont été prises pour qu’il y ait un environnement de travail propice à la poursuite des enquêtes ». Tout en signalant au passage que « les magistrats de Toamasina sont sous l’emprise de menaces ». Soit une délocalisation pour la sérénité des enquêtes. Mais pour procéder à un tel transfert, il faut une ordonnance de dessaisissement émanant de la Cour suprême. Or, ce ne fut pas le cas.
Emissaires. Un dispositif de sécurité impressionnant a été mis en place aux alentours de la maison d’arrêt d’Ambalatavoahangy avec des éléments de l’Unité Spéciale d’Intervention (USI) et de l’Unité d’Intervention Rapide (UIR) ainsi que ceux de la Brigade criminelle. Par la suite, les 27 suspects ont rallié la capitale, fortement escortés. Il se pourrait qu’ils soient incarcérés à la maison de force de Tsiafahy. Par ailleurs, les émissaires venus de Tanà ont également emporté avec eux les dossiers portant sur cette affaire de kidnapping.
Présidence. Selon des sources concordantes, des gens de la Présidence ont été également vus à Toamasina. L’on se demande s’ils sont des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) ? Sur ce point d’ailleurs, la ministre de la Justice d’expliquer que « la Présidence suit de près l’évolution de la situation. Elle nous a offert les moyens mais elle ne donne pas d’ordres ». Est-ce pour contredire les rumeurs « d’ordre venait d’en haut » ? Toujours est-il que le président de la République Hery Rajaonarimampianina a clamé haut et fort, lors du dernier conseil des ministres : « je veux les coupables ». Une déclaration tardive pour certains, d’autres estiment que c’est pour redorer le blason du pouvoir.
Dominique R.