
Des violences ont de nouveau éclaté hier à Analakely. Les marchands de rue ont de nouveau défié les forces de l’ordre. Trois personnes ont été arrêtées et envoyées à la brigade de la gendarmerie à Betongolo.
Les jours se suivent et se ressemblent presque à Analakely. A quelques détails près, puisqu’il y a les matinées où les vendeurs à la sauvette et les policiers communaux s’affrontent, et celles où les violences sont plus intenses. Hier matin, les marchands de rue ont de nouveau manifesté leur mécontentement. Ils se sont attroupés devant l’Hôtel de Ville, exigeant de rencontrer un haut responsable auprès de la commune urbaine d’Antananarivo pour négocier leur situation. Une délégation a ainsi été reçue par le Secrétaire Général, le 1er et 3e adjoint de la mairie. Dehors, la cohue s’amplifiait. Les vendeurs à la sauvette brandissaient leurs mains, en colère, criaient et sifflaient, bloquant par la même occasion la circulation. Tout a dégénéré lorsqu’un des marchands ambulants, ou du moins un individu quelconque puisque beaucoup d’entre ces manifestants « ne seraient même pas des vendeurs » selon la CUA, a donné un coup de poing à un policier municipal et lui a lancé du piment. Cela a bien sûr fait réagir les policiers municipaux, bilan : 3 personnes ont été appréhendées et envoyées à la brigade de la gendarmerie à Betongolo pour enquête, on a retrouvé sur eux des armes blanches. Le policier, lui, a reçu les soins nécessaires.
Malaise. Ces menaces de « sakoroka » à tout bout de champ mettent tout le monde en garde et entretiennent un sentiment d’instabilité. A Analakely, Soarano, Behoririka et aux environs, tout le monde est aux aguets. Les boutiques ont fermé leurs portes, de peur de se faire piller, les passants ont préféré changer de trottoir pour ne pas se faire détrousser, et les automobilistes n’ont pas voulu emprunter ces chemins au risque de se faire voler. Avec autant de colère et de frustration, il suffirait d’un rien pour que des malaises sociaux éclatent.
Anjara Rasoanaivo