«Il fut un temps où moi-même, j’étais témoin d’une violence sexuelle faite à une fillette de 8 ans. La fillette avait toujours essayé de cacher ce qui lui est arrivé. Et elle semble avoir réussi. Pourtant, elle avait toujours envie d’uriner. Inquiets, nous avons fini par nous poser des questions sur cette envie fréquente d’uriner. Nous avions beau lui interroger sur ce qui lui arrivait, mais elle gardait la bouche bien cousue. Au final, nous avions fini par l’emmener chez un médecin pour lui faire subir un examen médical. Et c’est seulement là qu’elle a tout avoué. Elle n’osait rien dire sous la menace de son violeur», a confié Onitiana Realy, ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF). C’était lors de la cérémonie de lancement officiel de la troisième phase de la campagne nationale de lutte contre les violences envers les enfants, hier, à Antsahamanitra. Ce témoignage a pour but de sensibiliser les parents à toujours prendre soin de leurs enfants, et de ne les confier qu’aux personnes dignes de confiance. Cela, puisque la situation des enfants à Madagascar est toujours aussi inquiétante, surtout que 14% des filles de 15 à 19 ans sont encore victimes de violences sexuelles. Le lancement de cette campagne devant les milliers d’enfants ayant été présents à Antsahamanitra, entre également dans le cadre de la célébration du mois de l’enfance ainsi que de la Journée de l’Enfant africain qui a pour thème: «Conflits et crises en Afrique : protégeons les droits de tous les enfants». Voahangy Rajaonarimampianina, Première Dame, accompagnée de l’épouse de quelques membres du gouvernement, ainsi que les différents représentants des partenaires de l’Etat malgache dans la lutte pour la promotion des droits des enfants, ont été également présents à cette cérémonie.
Arnaud R.