Le président Hery Rajaonarimampianina, en fustigeant l’opposition, ne court aucun risque d’être désavoué par une opinion lasse des appels au renversement du régime ou à des élections anticipées. Le chef de l’Etat ne s’inquiète plus pour le moment de ces critiques pourtant fondées et préfère insister sur les actions futures du Premier ministre et de son équipe.
Le chef de l’Etat face à une opposition impuissante
Les déclarations faites par le chef de l’Etat à Naïrobi en marge de la TICAD VI ont dû siffler aux oreilles des leaders de l’opposition très actifs ces derniers temps. Ce dernier a eu beau jeu de constater leur impuissance à entraîner les citoyens dans la rue. Le constat qu’il a fait est extrêmement cruel. En insistant lourdement sur leur peu de représentativité sur le plan électoral, il a su exploiter une des faiblesses de ces hommes politiques qui voudraient la mise en place d’un nouveau régime. Le coup de grâce a été porté par la représentante de l’Union Africaine qui a refusé la tenue d’une élection anticipée. L’opinion ne semble pas d’ailleurs donner beaucoup de crédit à tous ces leaders qui ont pour la plupart déjà été au pouvoir et qui n’ont pas brillé par leur efficacité dans le passé. Cette dernière reste tout aussi sceptique sur la capacité du régime actuel à sortir le pays du marasme actuel. Elle préfère le laisser agir et le sanctionner par la voie des urnes lorsque le temps des élections sera arrivé. Pour le moment, le pouvoir fait tout pour exploiter les occasions de redorer son blason. Les organes de communication à sa disposition ne se privent pas de montrer le bien-fondé de la politique qui est menée. Le tableau brossé par les observateurs objectifs n’est cependant pas si idyllique que cela. La hausse des prix incessante, le retour du délestage et les difficultés rencontrées un peu partout entretiennent une frustration qui, pour l’instant, est contenue. Le chef de l’Etat n’a pour l’instant aucune raison de s’inquiéter. Face à une opposition muselée, il peut continuer sur la voie qu’il a choisie.
Patrice RABE