Pendant que des foyers de tension croissent un peu partout actuellement, des débats se font nombreux en coulisses. Réconciliation nationale, élections anticipées, refondation, mise en place sans délai d’une nouvelle République, dialogue entre le régime et les partis politiques. Telles sont, entre autres, les suggestions des politiciens qui n’ont de cesse attiré ou forgé l’opinion publique ces derniers temps. Actuellement, des bruits courent selon lesquels un remaniement gouvernemental interviendrait dans un futur proche, et l’état-major politique est dans tous ses états et souhaite gérer le portefeuille des ministères nonobstant la gestion ardue des recommandations syndicales du moment. Par rapport à cela, un analyste politique a informé sur une station radio privée que « les revendications syndicales à Madagascar ont toujours été perçues comme étant une source de déstabilisation du régime en place. Et pour cause, elles sont biaisées par des leaders politiques ». Pourtant, le problème réside au niveau de l’absence de dialogue entre les parties concernées. « Ceux qui sont au pouvoir doivent ouvrir la porte aux opposants et être à même d’arrondir les angles », poursuit-il. Certes, le dialogue est opportun dans une certaine mesure. Mais aussi, faut-il revoir la compétence ou l’incompétence (c’est selon) des responsables.
Politique et technique. Dans cette optique, la culture de démission n’a jamais été évidente chez ces derniers. « Quand vous n’êtes pas capable d’assurer vos responsabilités, ayez la sagesse de déposer votre démission », continue cet analyste politique. Si cela se trouve, nombreuses sont les autorités qui doivent être éjectées ou s’éjecter dans la mesure où pauvreté, insécurité, inégalité sociale, corruption, ou encore impunité sont les principales pathologies qui détruisent le pays. D’ailleurs, malgré la coexistence de structures décentralisées et déconcentrées à Madagascar, la gestion des affaires étatiques va de mal en pis. Et la preuve, ces revendications syndicales sporadiques. « Le problème est que quand les ministres sont en face de revendications syndicales amples, ils se disent être des techniciens. C’est seulement quand leurs intérêts sont en jeu qu’ils se prononcent. Or, quand on est ministre, on fait de la politique, pas de la technique. Autrement, il vaut mieux être un directeur général. C’est la politique qui mène à la technique », explique-t-il. Un remaniement serait donc le bienvenu…pour commencer.
Aina Bovel