
La liste des personnes placées sous mandat de dépôt s’allonge. Hier, le maire d’Ialananindro a rejoint à Antanimora un directeur au sein du ministère de l’Intérieur.
Comme il fallait s’y attendre, trois autres personnes impliquées dans l’affaire de détournement de subventions exceptionnelles octroyées par le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation ont été déférées hier au Parquet de la chaîne pénale anti-corruption par le Bianco. A l’issue de leur audition, une d’entre elles a été placée sous mandat de dépôt à Antanimora hier même. Il s’agit du maire élu dans la commune rurale d’Ialananindro, région de la Haute Matsiatra. Les deux autres ont bénéficié d’une liberté provisoire. Les trois personnes qui ont été auditionnées hier par le Parquet de la chaîne pénale anti-corruption sont inculpées dans les mêmes affaires de détournement qui ont conduit l’emprisonnement de Claudine Razaimamonjy. A rappeler que le directeur en charge des subventions exceptionnelles au sein du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation est déjà écroué à Antanimora. Reste à savoir en quelle qualité toutes ces personnes ont été entendues par les tribunaux. La conseillère spéciale du président de la République Claudine Razaimamonjy est-elle l’auteur principal de ces détournements de deniers publics qui s’élèvent à plusieurs milliards d’ariary ? Et les autres ?
Jusqu’où ? Bon nombre d’observateurs avertis se posent la question de savoir jusqu’où le Bureau Indépendant Anti-Corruption pourrait-il aller dans ses investigations dans ces affaires de détournement de subventions exceptionnelles destinées aux communes. Certains s’interrogent quand Ambohibao s’attaquera aux autres actes de corruption publiquement dénoncés par la société civile et les simples citoyens. Parallèlement aux enquêtes judiciaires auxquelles sont actuellement soumises les personnes impliquées dans les dossiers de détournement des subventions exceptionnelles octroyées à certaines communes de Madagascar, l’indépendance de la Justice est au centre des travaux de la commission tripartite qui regroupe les représentants du SMM (Syndicat des Magistrats de Madagascar), de la Primature et du ministère de la Justice. Cette Commission qui a débuté ses travaux le 18 juillet a 10 jours pour parvenir à une résolution qui devrait garantir l’indépendance de la Justice dans le pays. La commission a donc jusqu’à demain pour sortir cette résolution. Interrogée sur l’éventuelle issue de cet « dialogue », la présidente du SMM Fanirisoa Ernaivo a souligné qu’il est encore prématuré de s’exprimer là-dessus. « L’essentiel, c’est qu’il y aura une résolution où les parties prenantes s’engagent à agir pour cette indépendance de la Justice », a-t-elle répondu.
- Eugène