
Désormais, la gendarmerie compte un service de protection de l’enfant et des mœurs (SPEM), officiellement lancé, hier.
De nouvelles infrastructures pour renforcer la capacité de la gendarmerie en matière de protection de l’enfant et en faire bénéficier toutes les localités de Madagascar, même celles les plus enclavées. C’est ce dont la gendarmerie nationale dispose désormais avec l’inauguration, hier, au Toby Ratsimandrava, du nouveau bâtiment qui abritera les bureaux du service de protection de l’enfant et des mœurs et le lancement officiel de ce service. Celui-ci assurera la mission de protection de l’enfant dans diverses régions du pays, jusqu’aux zones les plus éloignées où des cellules de protection de l’enfant et des mœurs sont progressivement mises en place.
Capacités. En vue d’une meilleure efficacité de ce service, des activités de renforcement de capacités pour les éléments de la gendarmerie nationale ont été menées. Depuis 2013, 350 officiers-gradés et gendarmes issus de différentes régions de la Grande île ont renforcé leurs connaissances en matière de droits de l’enfant, de lois et de procédures applicables aux enfants, sur l’accueil et les techniques d’écoute et d’audition adaptés aux enfants pendant la procédure d’enquête, qu’ils soient victimes ou présumés auteurs d’infraction, nécessitant une protection judiciaire de par leur situation. Ces formations ont été réalisées en collaboration avec la police nationale, le ministère de la Justice, y compris pour l’application des dispositions de la nouvelle loi (loi n°2016-018 du 22 août 2016) relative aux mesures et à la procédure applicables aux enfants en conflit avec la loi et de l’application effective du mécanisme de suivi des dossiers des enfants victimes.
« Arozaza ». Par ailleurs, la gendarmerie a également contribué à la création par le ministère de la Justice du site web « arozaza » (arozaza.mg ) pour la protection des enfants en ligne. En 2016, le service de la lutte contre la cybercriminalité a été mis en place. Une formation spécialisée, avec l’appui de l’UNICEF, sur les techniques d’investigation numérique pour traquer les auteurs d’abus et d’exploitation des enfants en ligne, a été conduite en commun avec la police nationale. Ces policiers et gendarmes ainsi formés sont alors mieux « armés » pour effectuer des surveillances et des investigations pour les cas d’abus et d’exploitation des enfants en ligne afin d’identifier les enfants victimes et de leur venir en aide.
D’autres perspectives sont en vue au sein de la gendarmerie, qui entend disposer de locaux de service adéquats pour les cellules de protection de l’enfant dans les régions d’intervention, et de renforcer l’opérationnalité du mécanisme de suivi des dossiers des enfants victimes de violence au niveau des unités de la gendarmerie. Ces perspectives incluent également le renforcement des capacités d’investigation en cybercriminalité.
Recueillis par Hanitra R.