
L’interdiction officielle d’effectuer toute manifestation publique est tombée comme un tonnerre auprès des organisateurs de spectacles, qui ont dû tout annuler hier. Cela pour mieux maîtriser la propagation de la peste dans tout le pays.
Samedi 30 septembre 2017, une réunion extraordinaire dirigée par le Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier a réuni quelques ministres dont le ministre de la Santé publique, le ministre des Sports, le ministre de l’Eau et des énergies, ainsi que des bailleurs de fonds, le représentant de l’OMS, du Pnud et de l’Unicef à Madagascar. Une cellule de veille a ainsi été mise en place pour maîtriser l’épidémie. Mais surtout, il a été décidé que toutes les manifestations publiques sont interdites jusqu’à nouvel ordre pour éviter que la maladie ne se propage. Entendre et comprendre par manifestations publiques, tous les concerts organisés en plein air. L’application de cette décision a commencé hier, aussi, le festival Hay, organisé par Voots Kongregation, qui devait se tenir à la Bibliothèque Anosy, ainsi que le « Hira Gasy Makotrokotroka » ont été tout simplement annulés. Par contre, le concert Bye Bye Vacances qui s’est tenu au Club Nautique Ivato, en plein air également, s’est déroulé comme prévu. Côté spectacles en salle, tous les concerts ont bien eu lieu. Celui d’Henri Ratsimbazafy et Voahirana au CC Esca hier a fait carton plein, l’ambiance était au rendez-vous et sur scène, le décor en noir et blanc a été un véritable régal.
Deux poids deux mesures. Cette décision prise par le gouvernement d’annuler toutes les manifestations en plein air pour pouvoir maîtriser la propagation de la maladie est une mesure intéressante, quoi qu’on se pose la question de la relation de cause à effet entre peste et spectacle. Peut-être pour éviter d’ameuter la foule dans un endroit défini, mais cela donne à réfléchir sur les autres cas où des centaines, voire des dizaines de milliers de personnes s’agglutinent au quotidien: au marché d’Ambodin’Isotry, tous les samedis, par exemple, des dizaines de milliers de personnes s’y retrouvent. Les marchands étalent leurs marchandises à même le sol, parfois des légumes, des fruits, et même des aliments cuits vendus sur des dalles ouvertes qui débordent, tandis que d’autres vendent leurs composés, riz et mets à côté des amas de détritus qui attendent la Samva pour être ramassés. Cela sans prendre en compte les fritures vendues longeant le canal d’Andriantany, que tout le monde apprécie allègrement. Même scénario à Analakely, qui fait son jour de marché au quotidien, ou encore à Andravoahangy, où c’est jour de marché tous les jours… Et puis, d’autres manifestations en plein air ne semblent pas être inquiétées, comme les matchs de rugby qui se sont tenus au Kianjan’ny Maki Andohatapenaka et au Malacam. Comme quoi, chacun fait comme il veut et ce deux poids deux mesures peut avantager… ou pas, selon le domaine d’activités !
Anjara Rasoanaivo