
Avec un « ariary » qui connaît une chute sans précédent en cette veille de fin d’année, le régime HVM risque de ne pas atteindre les objectifs de croissance fixés dans la loi de finances 2018.
Heureusement qu’il y a les manifestations commerciales de promotion du genre Grande Braderie de Madagascar pour réduire les prix.
Importés. En effet avec la forte dépréciation de l’« ariary » que l’on constate actuellement sur le marché interbancaire des devises, les achats de Noël et du Nouvel An risquent d’être très durs pour les ménages. On sait en effet que les produits de première nécessité et les jouets et autres cadeaux sont en grande partie importés. Et avec des cours des devises où l’euro est à 4041,07 ariary et le dollar à 3457,62 ariary au niveau des changes manuels dans les banques et les bureaux de change, les importateurs sont tout simplement obligés d’augmenter leur prix. Habitués à faire le déplacement en Chine pour leurs approvisionnements de fin d’année, certains commerçants sont tout simplement obligés de se raviser, car les coûts s’avèrent exorbitants.
Importations massives. Et si les cours des devises sont faramineux dans les changes manuels, ils ne le sont pas moins sur le marché interbancaire des devises. Hier, par exemple, les cours de référence étaient de 3766 ariary pour l’euro et de 3457 ariary pour le dollar. D’après les cambistes, cette forte dépréciation de l’ariary risque encore de se maintenir du moins pendant les premiers mois de l’année 2018. En effet, la demande en devises risque encore d’être forte avec les importations massives de riz, pour maîtriser les prix de cette denrée stratégique. Il y aura également une augmentation des importations de carburant dont les prix seront encore probablement revus à la hausse dès le début de l’année. En somme, la hausse des prix sera encore au rendez-vous en 2018 si l’Etat ne prend pas les mesures nécessaires. Notamment, en injectant des devises sur le MID, à travers l’utilisation des réserves qui se chiffrent actuellement à plus de 2 milliards de dollars.
A la baisse. On rappelle que dans la loi de finances pour 2018, qui était passée comme une lettre à la poste aussi bien à Tsimbazaza qu’à Anosikely, le gouvernement table sur un taux d’inflation de 7,8% en 2018 contre 8,1% en 2017. Apparemment la ministre des Finances et du Budget, Vonintsalama Andriambololona risque d’être obligée de réviser son ambition à la baisse, puisque la hausse des prix sera probablement au rendez-vous l’année prochaine où les Malgaches se concentreront avant tout sur leur gagne-pain au lieu de penser à une élection présidentielle qui ne leur a jamais apporté rien de nouveau.
R.Edmond.