L’année 2017 tire à sa fin et Madagascar continue sa lente descente aux enfers. N’en déplaise aux partisans du régime, les perspectives qu’ils dressent pour l’avenir ne s’appuient sur rien de sérieux et font grincer des dents une population qui endure avec stoïcisme les épreuves d’une vie difficile. C’est bien à la fin de ce quinquennat que le pays a fait partie du peloton de queue des nations les plus pauvres de la planète. Les observateurs étrangers évoquent à ce sujet leur incompréhension devant le cas malgache qui ne s’explique pas par l’existence d’une guerre civile. Le chiffre de 92% de taux de pauvreté avancé par les institutions internationales a été contredit par un ministre qui a soutenu qu’il est au contraire passé à 72%. Cette incohérence jette encore un discrédit plus important sur les assertions faites par l’équipe entourant l’actuel chef de l’Etat. Cette dernière est en ce moment en train de préparer activement la prochaine campagne présidentielle. Elle s’accroche fermement à son objectif de révision de la Constitution. Le projet de loi électorale que son équipe de juristes a préparé suscite un véritable débat dans la classe politique et chez les membres de la société civile. Le Premier ministre a entrouvert, avant-hier, la porte au dialogue, mais on ne sait pas quelle est la portée de l’annonce faite à cette occasion. On peut cependant mettre au crédit du régime le ton conciliant adopté et le fait qu’il a reçu les représentants des différents groupes parlementaires et ceux de la société civile. A partir de lundi, ce sont des mois d’incertitude qui vont commencer puisque 2018 est l’année de l’élection présidentielle. L’avenir n’est pas encore écrit et tout le monde espère que le processus électoral se déroulera tout à fait normalement.
2017, sur le plan international, a amené des changements majeurs. Ce fut l’année de l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche au grand dam d’une grande partie de la population américaine. Mais c’est aussi celle de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la France. Ces deux événements majeurs ont totalement changé la conduite des affaires du monde. 2017 a vu aussi la défaite totale de DAESH au proche orient. Les djihadistes ont été défaits par les troupes de la coalition et ont dû quitter les territoires qu’ils avaient conquis en Syrie et en Irak. On parle maintenant de leur redéploiement en Afghanistan.
Donald Trump et Emmanuel Macron, deux figures marquantes de la politique mondiale. Leur arrivée à la présidence de leur pays a surpris les observateurs, car leur parcours en politique est atypique. Personne ne croyait que le roi de l’immobilier Donald Trump arriverait à évincer tous ses adversaires républicains lors des primaires et puis coiffer au poteau une Hilary Clinton déclarée favorite. Sa victoire a suscité l’indignation d’une grande partie de l’opinion américaine. Le locataire de la Maison blanche provoque l’hostilité de la majorité de la population à cause de ses positions clivantes. Les décisions qu’il a prises depuis son élection ont été à l’opposé de celles de son prédécesseur. Emmanuel Macron, quant à lui, a renversé tous les bastions de la politique française. Ce jeune président a su conquérir un électorat déçu par les politiciens traditionnels. A la surprise des analystes, il a réussi à séduire les Français en proposant un programme de réformes ambitieux. Il a fait un parcours sans faute depuis son élection et a imposé son image de jeune président dynamique tant sur le plan intérieur qu’à l’étranger.
2017 tire à sa fin et le bilan qu’on en dresse n’est pas très reluisant. Mais sans verser dans un pessimisme excessif, on ne peut qu’affirmer que 2018 s’ouvre sur une certaine incertitude. L’avenir du pays va se dessiner lors de cette élection présidentielle qui, espérons le, se tiendra dans le calme et la sérénité.
Patrice RABE