Si l’on faisait le parallèle entre les actualités politiques françaises et malgaches, on ne manquerait pas de noter comme similitudes, la simultanéité de deux crises actuellement. En France, les mouvements sociaux font tanguer le navire Macron. Que les cheminots mènent une grève contre le changement de leur statut; que les étudiants bloquent leurs universités ou que le mal-être frétille dans d’autres secteurs créant une onde de chocs d’ampleur à ne pas négliger… Le président français assume la responsabilité des objets de mécontentement. Il ne dit pas qu’il n’en a cure mais va au devant armé seulement de ses pourquoi et de ses comment, parce qu’ils font partie du programme sur lequel il a été élu. Exemple de ce qu’on peut appeler « courage politique ».
Pendant ce temps à Madagascar, on observe une fièvre de fin du premier mandat du pouvoir en exercice, la classe politique est en ébullition, la situation est explosive et le spectre d’une enième crise politique est menaçant. Le tenant du pouvoir persiste dans un « J’y suis, j’y reste !» Au risque de paraître dédaigneux. Pourtant, « Généralement, dans le gouvernement démocratique, le courage est une vertu qui ne peut se dissocier de la responsabilité, principe moral émergent de notre temps. Puisque la responsabilité consiste à répondre de ses actes ou décisions, et de leurs conséquences devant ceux qui sont concernés par ces actes ou décisions, elle constitue bien une épreuve dont la pratique enveloppe l’idée de courage » écrivait le philosophe Alain Etchegoyen, dans une éditoriale du Figaro. Quand les banderoles bordent un trajet prévu et qu’on les évite, c’est l’absence de courage.
Mais de l’autre côté celui des députés contestataires, l’absence de courage devant le constat d’un débordement du mouvement amenant la perte avérée de son leadership, les empêche de se recentrer sur l’objectif qui est une nouvelle délibération sur le projet de lois électorales litigieuses . Mais débuter un conflit que de l’arrêter avec les honneurs. Pendant ce temps, l’internationalisation de la crise, rampe renforçant un peu plus l’image d’une nation indisciplinée, boulet éternel de l’assistance internationale dans tous les domaines. En ce moment, critiquer le courage politique serait de dire « j’ai le courage de dire que ce vote a été une erreur ou j’ai le courage de dire qu’on est allé trop loin ».Car le courage politique lui-même oscille dit-on, entre la résolution et la témérité, le cran et l’entêtement, la fermeté et la crânerie. Le courage, dans sa définition immédiate… est toujours valorisé. Il est toujours perçu comme un compliment, suscite l’admiration, transforme le pouvoir en autorité. Déjà, De gaulle disait : «les hommes intelligents sont rarement courageux, les hommes courageux sont rarement intelligents». A méditer !
M.Ranarivao