
C’est parti pour 30 jours de propagande par monts et par vaux pour les 36 prétendants à la magistrature suprême.
Finie la précampagne. Place à la propagande qui commence officiellement ce jour pour les 36 candidats à la présidentielle qui ont 30 jours – pas un de plus – pour rivaliser de projets et de promesses même si cela n’engage que ceux qui les écoute. Ils ont jusqu’au 6 novembre 2018 à 6 heures du matin – pas une heure de plus non plus – pour séduire et convaincre une frange importante des quelque 10 millions d’électeurs répartis dans 24.853 bureaux de vote implantés aux quatre coins du territoire.
Inauguration. Finies les cérémonies de coupure du ruban car « toute inauguration officielle est interdite pendant la durée de la campagne électorale ». Ce qui explique la série de remise d’équipements par-ci et la vague d’inaugurations de « zava-bita » par là qui ont été effectuées au pas de course pour ne pas dire à la va-vite la semaine dernière. Finie l’utilisation des véhicules appartenant à l’Etat puisque « l’usage de ressources administratives, notamment l’accès à des équipements publics dont les véhicules et les bâtiments administratifs, visant à promouvoir des activités de campagne électorale, est interdit ».
Neutralité. Fini l’amalgame entre la politique et l’administration dans la mesure où « il est interdit à tout fonctionnaire civil ou militaire et agent non encadré de l’Etat et des collectivités territoriales décentralisées, qui sont soumis à des obligations de neutralité, d’assiduité, de plein emploi et d’honnêteté (…) de participer à la campagne électorale en vue de faire voter pour un candidat, à ses heures de service ».
Principes. Finies les dérapages verbaux et les écarts de langage parce que « la campagne électorale est régie par les principes fondamentaux suivants : le respect de l’unité nationale et de l’esprit du Fihavanana malagasy ; la neutralité de l’Administration et l’impartialité des services publics ; l’impartialité du service publics de la communication audiovisuelle assurée par les services de radiodiffusion et de télévision publics ; la neutralité des lieux de culte ; l’équité et l’égalité des chances entre tous les candidats ; la transparence des sources de financement des campagnes électorales et de l’utilisation des fonds y affectés ; le respect de l’intégrité physique, de l’honneur et de la dignité des candidats et des électeurs ; le respect de l’intégrité de la vie privée et des données personnelles des candidats ; la non-incitation à la haine et à la discrimination ; la préservation de l’ordre public ».
Sanctions. Toutes ces balises seront-elles, sous peine de sanctions, respectées par les candidats et leurs propagandistes respectifs ? C’est peu évident compte tenu de ce qu’on a vu et entendu au cours de la dernière campagne présidentielle. C’est à l’image de la réglementation des affichages qui sera probablement inobservée pour la énième fois. Hier, les tableaux réservés à cet effet, étaient encore désespérément vides et brinquebalants. Les posters et affiches des candidats vont être sûrement collés et apposés n’importe où et n’importe comment par n’importe qui. On va avoir un premier aperçu aujourd’hui car la nuit, tous les candidats sont gris, quoiqu’il y ait du bleu, de l’orange, du vert, du rouge… Pendant 30 jours, ils nous en feront voir de toutes les couleurs, quitte pour certains à faire avaler des …couleuvres.
R .O