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mardi 21 mars 2023
DomicileEconomieHOREB : Appui du CIR à sa reconnaissance internationale

HOREB : Appui du CIR à sa reconnaissance internationale

L’hygiène est bien respectée au niveau des sites de production de litchi.

Les procédures de certification de ce système prônant le développement durable des filières d’exportation sont en cours.  

Une forte dégradation de la qualité des produits agricoles de Madagascar destinés à l’exportation a été constatée depuis ces dernières décennies. La situation s’est empirée par les irrégularités de l’offre entraînant par la suite une baisse de la part de marché de la Grande île sur le plan international, et ce, malgré le fait que le pays a une renommée mondiale en matière d’exportation de vanille et de litchi, entre autres. Les impacts du changement climatique constituent également un autre facteur exogène, ne permettant pas aux paysans de miser sur une production de qualité et en quantité.

Accompagnement social. Ce problème de qualité de l’offre de Madagascar est l’une des contraintes évoquées à l’issue d’une étude diagnostique sur l’intégration du commerce mise à jour par le programme du Cadre Intégré Renforcé. Face à cet état de fait, Faly Rasamimanana, le PDG de la société exportatrice de litchi, Faly Export, a initié le système référentiel HOREB (Hygiène, Organisation et Restauration de l’Environnement et de la Biodiversité en vue de redorer l’image de la Grande île sur le marché international).  « Il s’agit notamment d’un accompagnement social des producteurs tout en reversant une partie des recettes d’exportation vers les lieux de production, afin d’obtenir des produits agricoles de qualité. Nous avons commencé par la filière litchi pour appliquer ce système HOREB depuis trois ans. L’ouverture officielle de la campagne de collecte de ce fruit destiné à l’exportation a eu lieu le 19 novembre 2018. En fait, ces producteurs ne pourront pas fournir des produits de qualité s’ils se soucient encore de la survie de leurs familles », a-t-il précisé.

Commune pilote. Ainsi, la commune rurale de Foulpointe dans la région Atsinanana, a été choisie, entre-temps,  commune pilote en matière de bonne pratique d’hygiène, grâce à l’application du système HOREB combiné avec la méthode de travail japonaise Kaïzen visant la bonne gouvernance et la transparence. « Faly Export y a distribué des lattrines pour les ménages et le grand public ainsi que des jerricanes à robinet et de purification d’eau dite Sûr’eau, notamment dans les sites de production de litchi. Elle a en même temps mis à notre disposition des chariots à quatre roues servant à collecter des ordures dans les zones inaccesibles par les camions poubelles. Un arrêté communal interdisant toute défécation à l’air libre est également publié. La ville de Foulpointe est maintenant assainie. Les maladies comme la diarrhée ne surviennent plus. En plus, six centres de santé y sont construits par la société avec l’ONG Ministry Ministries. Notre commune fournit désormais de litchi de qualité respectant bien l’hygiène depuis les sites de production », a exprimé Toby Andriamaharo Lalahitiana, maire de la commune.

Evacuation des litchis. A part cela, cet exportateur a facilité l’évacuation des litchis vers les centres de collecte en améliorant les infrastructures routières locales. A titre d’illustration, il a mobilisé un tracteur afin de réhabiliter des routes en pleine ville de Foulpointe. Un pont portant une charge maximale de 10 tonnes et 6m de long, a été construit pour desservir les quartiers d’Ihotsika et d’Ambodibonara. Et une pirogue d’une capacité de 3,5 tonnes est mise à la disposition de la population du quartier de Bongabe, un autre site de production de litchi. En plus, un autre pont de même capacité vient d’être construit pour relier les quartiers d’Anivorano et d’Anamahoaka. « Environ 1 500 pieds de litchis sont plantés à Anivorano.  Des producteurs voulaient les couper pour en faire du charbon faute de preneur à chaque campagne. Ils jetaient souvent des litchis dans les canaux à chaque campagne. Maintenant, Anivorano peut écouler sa production sur les marchés national et international », a raconté Voahanginirina, responsable de l’antenne HOREB à Foulpointe.

Amélioration des revenus. Notons que, près de 700 producteurs adhèrent actuellement à ce référentiel HOREB contre 276 producteurs, il y a trois ans. Bon nombre d’entre eux sont membres de la coopérative « Taratra » basée à Fénérive Est. « Faly Export contribue à l’amélioration de leurs revenus via le développement des activités génératrices de revenu, telles que la culture de maïs par le biais de la distribution de 800kg de semences et l’élevage de poulet fermier, et ce, à part en complément des recettes obtenues de la récolte de litchi. Une formation est en même temps prodiguée aux bénéficiaires. Et seuls les quartiers ne pratiquant pas les feux de brousse ou la déforestation, peuvent bénéficier de l’avantage de l’HOREB  », a fait savoir Faly Rasamimanana, le PDG de cette société.

Certification de l’HOREB. Par ailleurs, « nous avons pu passer des intermédiaires en travaillant directement avec des opérateurs ayant adhérés à l’HOREB. A part les recettes obtenues directement de la vente de nos produits, 50% du bénéfice net à l’exportation nous sont reversés. Ce qui nous a permis d’acquérir une voiture pick-up 4×4  d’une valeur de 72 millions d’Ariary, servant à transporter notre production ou évacuer des malades en brousse. Nous avons pu également  certifier nos produits comme le litchi, la vanille et le girofle grâce à l’HOREB. Le niveau de vie de la plupart de nos membres s’est amélioré. Certains ont pu scolariser leurs enfants tandis que d’autres ont pu construire une habitation en dur tout en se dotant de panneaux solaires », a témoigné Modeste Sirery, président de la coopérative « Taratra ». Grâce à tout cela, « nos interventions visent à appuyer à la certification de l’HOREB qui prône un développement durable des filières d’exportation pour avoir une reconnaissance internationale. Les procédures de certification sont en cours. Et dans le cadre de la 2e phase du projet, une rencontre avec des membres de la Fédération de la Chambre de Commerce de Belgique et de Luxemburg sera également organisée », a évoqué  Johnny Raharindranto, le coordonnateur national du projet CIR.

Navalona R.

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