
A la Conférence des Nations unies sur les Changements Climatiques (COP 24) à Katowice , la journée d’hier, appelée « Gender Day » a été, entre autres, consacrée à la dimension genre de la lutte contre les changements climatiques.
L’engagement de la Femme à la cause climatique a été mis en exergue durant l’évènement « Momentum for Change : Women for Results », qui a récompensé quatre projets innovants et à forts impacts sociaux d’autonomisation et de promotion de la Femme. Les quatre projets ont été menés dans quatre pays et contextes différents, pour montrer également la diversité des approches en fonction du contexte politico-économique et socioculturel. Ils ont ainsi été promus par quatre jeunes femmes venant de Syrie, du Royaume-Uni et d’Haïti, ainsi qu’un jeune homme originaire du Bangladesh en Inde. L’évènement organisé à l’Area A du Climate action hub est le fer de lance de la Journée mondiale de l’égalité des sexes lors de cette COP 24. Il tenait ainsi à sensibiliser sur l’importance d’inclure la problématique hommes-femmes et l’importance du leadership féminin en faveur de la cause climatique et des actions y afférentes. Comme l’a souligné Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive des Nations unies sur les Changements climatiques : « Il est inacceptable de ne pas inclure la moitié de l’humanité dans le processus. Il ne s’agit pas non plus d’une pratique durable, au regard de l’urgence de l’action climatique ». Le rôle des femmes dans l’action climatique est en effet multisectoriel : éducation, agriculture, alimentation, etc. Toutefois, ce rôle doit encore être promu au niveau décisionnel. D’autant plus qu’il est encore plus important pour les pays en voie de développement, ou en proie à des déstabilisations ou conflits civils ; la femme étant psychologiquement plus disposée à intégrer un peu plus d’humanité (voire de douceur) d’un point de vue socio-économique et politique.
Projets. Ainsi, les projets primés hier visaient à améliorer le niveau de vie des familles et des communautés concernées, de créer des opportunités pour ces femmes vulnérables. Le premier projet celui de Sarah Zein, cofondatrice de l’initiative «Yalla Let’s Bike» vise à promouvoir l’égalité des sexes, la paix et la réduction des émissions de carbone en Syrie par l’incitation des femmes (et des hommes) à opter pour la bicyclette comme moyen de locomotion. Celle-ci est peu pratiquée par les femmes en Syrie, car elle est supposée être une menace pour la virginité des femmes avant le mariage qui est cruciale dans les traditions coutumières et religieuses de ce pays. Le second projet est promu par Saasha Celestial-One, cofondatrice d’OLIO. Mené au Royaume-Uni, il lutte contre le gaspillage alimentaire dans le monde et plaide pour une meilleure manière de se nourrir et de nourrir sa famille, car la malnutrition n’est pas l’apanage des pays en voie de développement ; c’est un problème global, même les pays développés sont concernés. Le troisième projet nous vient du Bangladesh et mené par Ankit Agarwal, fondateur et PDG de « HelpUsGreen ». Grâce au projet, il a pu aider plusieurs femmes à améliorer la vie de leurs familles et de leurs communautés. Ils sont arrivés à créer du cuir en recyclant des fleurs naturelles et atténuer ainsi les méfaits de l’industrie de la viande de zébu (sacrée en Inde) qui contribue considérablement à l’émission de gaz à effet de serre dans le pays. Le quatrième projet est celui d’Allison Archambault, présidente d’ « EarthSpark International ». Il promeut l’électrification menée par des femmes en Haïti, un des pays les plus pauvres au monde. Lors de son allocution, Patricia Espinosa a ajouté : « Nous pouvons être fiers d’avoir créé une équipe, numériquement « petite » certes, mais en même temps très dynamique et très importante. Nous repartons encore une fois, avec plein de projets efficaces et efficients en tête. »
Luz Razafimbelo