L’abrogation de la loi N°2017-011 portant Politique Nationale du Cinéma et de l’Image Animée fait couler beaucoup d’encre. Le cinéma existe bel et bien à Madagascar, les cinéastes et réalisateurs Malgaches s’illustrent de plus en plus dans les festivals internationaux.
Des appels au secours sur les réseaux sociaux, des réunions de personnes travaillant dans le secteur du cinéma et des vidéofilms à Madagascar… l’abrogation de la loi N°2017-011 portant Politique Nationale du Cinéma et de l’Image Animée a fait beaucoup de vagues. A la tête de la direction de l’OMACI, et durant plusieurs années, aucune personne issue du secteur cinéma ayant les connaissances nécessaires sur la production cinématographique dans son contexte international n’a été nommée. Aussi, les directeurs qui se sont succédé ont fait de leur mieux pour promouvoir le 7e art à Madagascar. Allant jusqu’à créer une loi principalement et particulièrement faite pour le cinéma. Et pourtant, le cinéma, comme les divers autres secteurs artistiques, au même titre que le secteur de l’édition ou de la musique, est déjà inscrit dans la loi N°2005-006 portant Politique Culturelle Nationale pour un développement socio-économique. Celle-ci stipule dans son article 19, dans le cadre du développement de l’audiovisuel, le Ministère chargé de la Culture, « Mène des actions favorisant le développement cinématographique et audiovisuel en privilégiant une stratégie, encourageant l’émergence et le développement d’un secteur privé capable de répondre aux besoins actuels et futurs de canaux de diffusion » (…) et « Favorise la distribution et l’exploitation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles et à leur insertion dans les circuits de salles ». En d’autres termes, ces lois existent déjà, c’est dans sa mise en application que la difficulté est réelle.
Le cinéma malgache rayonne grâce aux cinéastes
En tout cas, l’OMACI reste une direction au même titre que l’OMDA. Cette dernière, qui protège les droits d’auteurs, compte parmi ses membres des auteurs dans le domaine du cinéma (scénaristes, auteurs, réalisateurs…). A ce jour, le cinéma malgache se porte plutôt bien, à en croire les divers réalisateurs qui remportent des trophées, à travers les festivals internationaux: le réalisateur tamatavien Michael Andrianaly avec son film « Nofinofy » qui vient de remporter le Prix de l’Institut Français – Louis Marcorelles & Prix Loridan Ivens – CNAP (ex-aequo) au festival du cinéma du réel, ou encore le Poulain d’Argent lors de la récente édition du Fespaco pour le réalisateur Lova Nantenaina, et le prix du Jury pour le film du réalisateur Tojo Niaina Rajaofera, ou encore le film « Razana » du réalisateur malgache Haminiaina Rakotoarivony, sélectionné au Festival International du Court Métrage à Clermont-Ferrand… Et bien d’autres encore! Sur le marché local, la sortie du troisième volet de « Benja Kely » a fait sensation, suivie de « Petsana », une comédie qui rassemble les familles. Sans oublier les Rencontres du Film Court, un festival international cinématographique, qui se tiendra ce mois d’avril. On se demande alors qui sont ces personnes qui prétendent que « le cinéma malgache est mort »!
Anjara Rasoanaivo