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dimanche 2 avril 2023
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Protection sociale en Afrique : Les principaux défis selon deux experts de la Banque mondiale

Mme Laura Rawling est en charge de la Protection sociale au niveau du siège de la Banque mondiale.

Nous avons rencontré deux experts en Protection sociale, de la Banque mondiale, dans le cadre de la cinquième rencontre des Communautés de pratique sur les transferts monétaires sociaux en Afrique francophone (CoP). Ils nous ont partagé leurs avis sur les principaux challenges de la protection sociale en Afrique.

Mme Laura Rawling. Manager des programmes de Protection sociale au siège de la Banque mondiale, à Washington, Laura Rawling a surtout mis en exergue le caractère indispensable de la mise à l’échelle des projets de protection sociale, suivi du financement pérenne et adéquat et enfin le caractère essentiel de la coordination. « Le premier défi consiste à créer des programmes efficaces avec des effets à moyen terme et pouvant rapidement se mettre à l’échelle. Actuellement, la couverture en protection sociale en Afrique est encore très faible, même dans le quinté le plus pauvre, il est d’à peine 20%. La grande ambition est ainsi de vraiment mettre les programmes à l’échelle. Evidemment, cela est lié à un autre défi important : le financement. Il faut ainsi un financement pérenne pour des projets durables et pour cela, il faut avoir non seulement un financement externe ; mais national aussi. Ensuite vient le défi de la coordination, car les projets de filets sociaux ne dépendent pas seulement de la bonne réception des filets sociaux, mais aussi de la coordination avec d’autres secteurs, notamment les secteurs sociaux, tels que la santé, l’éducation, ou encore la nutrition ».

  1. M. Azedine Ouerghi, est en charge de la Protection sociale en Afrique, pour la Banque mondiale.

    Azedine Ouerghi. Cet expert qui prend en charge la région Afrique, parle de trois challenges. Le premier d’ordre stratégique, le second qui porte sur le renforcement de capacité des institutions nationales et le dernier sur le lobbying et/ou plaidoyer auprès des leaders politiques et économiques, encore peu convaincu de la portée de la protection sociale. Ainsi a-t-il déclaré : « En Afrique, comme dans d’autres régions en voie de développement dans le monde, les ressources sont limitées et la pauvreté est assez élevée, donc il faut faire des choix sur comment investir les ressources pour sortir les plus démunis de l’extrême pauvreté sachant qu’ailleurs (i.e. dans les autres secteurs) les besoins sont énormes : infrastructures (routières, pour la santé de base, l’éducation, etc.), l’éducation, la promotion de la santé, etc. Il s’agit donc, à mon avis du premier challenge. » Avant de poursuivre : « Vient ensuite le problème des institutions nationales dont les capacités sont assez limitées. Il faut donc investir sur le renforcement de leurs capacités pour avoir des institutions fortes et capables d’accompagner le développement. Après, il y a aussi ce qu’on appelle le « political economy », ou économie politique. Dans ce domaine là, des études ont montré qu’un certain groupe, les leaders le plus souvent, pense que la protection sociale non contributive est «  de l’argent que l’on balance aux fenêtres ». Ainsi il faut les convaincre qu’en réalité, quand elle est bien utilisée, il s’agit réellement d’un investissement, qui plus est a pour impact l’éradication de l’extrême pauvreté, au long terme. En revanche, il est indéniable que le retour sur investissement, prend beaucoup plus de temps qu’un investissement usuel. Pour moi, le Premier ministre qui a montré dans son discours mardi dernier le fait qu’il ait bien intériorisé le concept de protection sociale et son importance est un bon signe.»

Luz Razafimbelo

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