
réclame Tiana Randrianasoloarimina, le coordonateur national de HFKF
Les messages du Pape François lors de sa visite à Madagascar étaient très forts. Il demande entre autres, de favoriser le développement humain intégré afin que personne ne soit exclu, et ce, dans le respect du « Fihavanana ».
Il a exhorté ensuite la population et les autorités malgaches à lutter avec force et détermination contre la corruption et la spéculation qui augmentent la disparité sociale. Plus connu comme étant le Pontife des « pauvres », il lance également un appel à affronter les situations de grande précarité et d’exclusion qui produisent toujours des conditions de pauvreté inhumaine. En fait, « la pauvreté n’est pas dans le plan de Dieu », s’exprime-t-il.
Richesse menacée. Mais ce n’est pas tout ! Le Pape François a manifesté son inquiétude face à la dégradation de la biodiversité de Madagascar. « Une richesse particulièrement menacée par la déforestation excessive au profit de quelques-uns. Et sa dégradation compromet l’avenir du pays et de notre Maison commune », a-t-il soulevé. Il faut ainsi mettre un terme aux feux de brousse, au braconnage des espèces endémiques, à la coupe effrénée de bois précieux, à la contrebande et aux exportations illégales de ces richesses naturelles. « Il est également important de créer des emplois et des activités génératrices de revenus qui respectent l’environnement tout en aidant les personnes à sortir de la pauvreté », tient à préciser le Pape François en plaidant pour l’intégration d’une justice sociale qui accorde le droit à la destination commune des biens de la terre au profit de toutes les générations.
Programme bien structuré. « Ce n’est pas un pur hasard que Madagascar a reçu cette année la 2e visite apostolique après 30 ans passés. Il faut ainsi transformer ces messages forts du Souverain Pontife en actions concrètes via l’engagement de tous les Chrétiens », réclame Tiana Randrianasoloarimina, le coordonateur national du HFKF (Hetsika Fampiraisana ny Kristiana ho an’ny Firenena) ou Mouvement pour le rassemblement des Chrétiens en faveur de la nation. « Un programme bien structuré doit être mis en œuvre suivant un calendrier à définir entre toutes les parties prenantes pour relever tous ces défis. L’engagement doit commencer au niveau de chaque individu, des Chrétiens, des institutions religieuses et des dirigeants. Mais avant tout ! Il n’y aura jamais de développement sans la réconciliation avec Dieu. Il faut prôner le développement holistique qui met en symbiose le développement spirituel avec le développement économique, le développement institutionnel et le développement social ainsi que la préservation de l’environnement », a-t-il évoqué.
Réveil national. Dans la foulée, le coordonnateur national du HFKF a exprimé sa tristesse lors de la première visite apostolique, il y a 30 ans dans le pays. « Le Souverain Pontife a également transmis des messages forts à cette époque mais après son départ, on n’a observé que l’inertie de tous entraînant la dégradation du pays sur tous les plans. Et nous en sommes t tous responsables, y compris les Chrétiens, les acteurs économiques, les institutions religieuses et les dirigeants. Il faut que la population malgache tire ainsi des leçons de son histoire en ayant plus d’humilité comme l’a demandé le Pape François. Un réveil national s’impose avec une prise de conscience de tout un chacun en commençant par les Chrétiens si l’on veut vraiment asseoir un développement humain intégré à Madagascar. Et si aucune décision n’est prise dès maintenant, on va assister à la destruction totale de la nation », a-t-il interpellé. Rappelons que le Souverain Pontife a également lancé un appel aux jeunes pour être les disciples-missionnaires de Jésus Christ. « Ceux-ci ne doivent pas rester immobiles, se plaindre ni se regarder eux-mêmes. Ils doivent agir et s’engager », a-t-il exhorté. Mais pour Tiana Randrianasoloarimina, ce message doit s’adresser à tous les Chrétiens.
Complémentaires. Par ailleurs, « tous les acteurs concernés doivent s’entraider afin de relever tous les défis évoqués par le Pape François et d’assurer le développement humain intégré. En fait, Madagascar est une terre bénie de Dieu car il regorge un sanctuaire de biodiversité endémique ainsi que de nombreuses richesses naturelles. Il est anormal que le pays soit le plus pauvre du monde. Entre temps, l’Etat et les institutions religieuses sont complémentaires. Il ne faut pas laisser de côté le développement spirituel pour atteindre l’objectif fixé par l’Etat qu’est l’Emergence de Madagascar. Sans la révolution spirituelle et la prise de conscience de tous, on va rester dans l’inertie et le Pape va prêcher dans le désert », a soulevé le coordonnateur national du HFKF en citant le verset biblique 2 Chroniques 7:14 : « Si mon peuple, appelé par mon nom, s’humilie, prie, cherche ma face et se détourne de ses voies méchantes, j’entendrai des cieux, je pardonnerai leur péché et guérirai leur pays ».
Navalona R.