Sur le marché d’Isotry, le kilo de crabe s’achète entre 7.000 ariary et 8.000 ariary. Une petite affaire pour les petits commerçants qui arrivent à en écouler pas moins de 50 kg par jour. Plus loin, dans le Sud, dans le district de Morombe, la situation n’est pas très reluisante, puisque non seulement la capture est relativement limitée mais de surcroît les prix pratiqués ne sont pas satisfaisants par rapport à la dureté de la besogne que réalisent les pêcheurs. A savoir de 2.500 ariary à 3.000 ariary auprès des pêcheurs. « On ne s’en sort vraiment pas parce que nos revenus ne couvrent même pas nos besoins essentiels » comme en témoigne Jacques, un des 300 pêcheurs de crabe qui opèrent dans le district de Morombe à Toliara. Et leur situation est d’autant plus difficile dans la mesure où la limitation des captures à 11 cm réduit leur marge de manœuvre. « On arrive à peine à capturer 5 kg de crabe par jour » ajoute Jacques. Ce qui ne l’empêche nullement d’entrevoir un avenir meilleur en évoquant ses relations avec les exportateurs malgaches de crabe. « On a un bon potentiel car il nous aide dans notre travail de pêcheurs de crabes » ajoute-t-il. Une manière en somme de dire que le pouvoir public devrait laisser plus de chance aux exportateurs malgaches à opérer dans cette filière, actuellement dominée par les Chinois. En tout cas, tout le monde a encore sa place dans cette filière prometteuse, avec notamment une augmentation de 50% de la production entre 2012 et 2017. Un boom qui doit avant tout profiter aux exploitants locaux.
R.Edmond.