C’est l’installation du nouveau maire qui a dominé l’actualité de cette semaine. Naina Andriantsitohaina a été fidèle à l’image qu’il a véhiculée tout au long de sa campagne électorale pour les municipales. Le discours qu’il a prononcé lors de son installation a été empreint d’humilité, mais il a, en même temps, rassuré les Tananariviens de sa détermination à respecter une discipline de travail rigoureuse et une pratique de bonne gouvernance où honnêteté et droiture seront de mise. Le premier magistrat de la ville doit maintenant passer à l’acte. Il bénéficiera, pour ce faire, de l’appui du pouvoir central qui ne devrait pas ménager son aide. Ce début d’année est, pour les Malgaches, bien morose puisque pour la majorité d’entre eux, c’est une période de disette après les nombreux écarts qu’ils se sont autorisé lors des fêtes de fin d’année. En attendant de pouvoir apprécier les 13% d’augmentation de salaire qu’ils espèrent découvrir dans leur fiche de paie à la fin du mois, les heureux bénéficiaires doivent se serrer la ceinture. Les difficultés ne sont cependant pas seulement d’ordre pécuniaire, elles sont aussi psychologiques. Ils doivent aussi penser à l’avenir de leurs enfants qui sont confrontés aux problèmes générés par la grève des enseignants. La hantise d’une année blanche brandie par les membres du syndicat des enseignants-chercheurs ou SECES les tourmente et leur rappelle les années de crise qu’ils ont eux-mêmes vécues quand ils étaient étudiants. La crainte la plus grande éprouvée par les responsables, notamment une jonction entre le mouvement des grévistes du SECES et celui des enseignants dans le secondaire, est en train de s’éloigner. C’est un écueil de moins pour le régime qui ne cesse de chercher les collaborateurs les plus efficaces en ce moment. L’avis de recrutement lancé dans les journaux se veut être le plus explicite possible. Il veut avoir les hommes ou les femmes qu’il faut à la place qu’il faut.
Sur le plan international, c’est la mise en accusation effective de Donald Trump qui a capté l’attention des médias du monde entier, cette semaine. Le Sénat a ouvert officiellement, le jeudi 16 janvier, le procès en destitution du locataire de la Maison Blanche. Sept élus démocrates se sont présentés au Sénat et ont lu l’acte d’accusation adopté le 18 décembre dernier par leur assemblée. Donald Trump est le troisième président des Etats-Unis à être mis en accusation. Ce dernier a affirmé qu’il s’agissait d’une mascarade. Il compte sur la majorité républicaine du Sénat pour lui sauver la mise.
La Chine et les Etats-Unis ont signé, mercredi dernier, un accord commercial ; aplanissant ainsi un différend qui empoisonnait leurs relations. Ce traité profite surtout aux agriculteurs américains. La Chine s’est engagée à acheter 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires.
Le crash du Boeing en Iran continue à provoquer des remous dans ce pays. Le pouvoir est pointé du doigt par de nombreux Iraniens qui ne comprennent pas que celui-ci ait pu abattre des compatriotes. Les autorités au plus haut niveau ont décidé de réagir et ont mis en accusation des responsables en charge de la défense aérienne. Des arrestations ont été opérées.
En ce mois de janvier, l’atmosphère politique est au beau fixe. Le régime rencontre quelques difficultés, mais cela ne le gêne pas outre mesure car la population ne veut pas se laisser entraîner dans des contestations à n’en plus finir. On constate même une certaine indifférence de sa part. Le temps, au sens propre du terme, est à l’orage car les intempéries ne laissent pas de répit , mais le climat social est plutôt clément.
Patrice RABE