Cela fait plus d’un an que Madagascar a mis en place des mesures correctives commerciales à travers l’ANMCC en vue de protéger les industries nationales œuvrant dans la production de trois produits face à l’envahissement des importations. Ces trois produits sont : les pâtes alimentaires, les couvertures et les détergents en poudre. Les enjeux socio-économiques de la première expérience de la Grande île en matière d’application de cet instrument de défense commerciale ont été présentés dans le cadre d’une table-ronde organisée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat avec le secteur privé, hier, à l’hôtel Le Pavé à Antaninarenina.
Recettes douanières. A titre d’illustration, les importations de ces trois produits ont connu une baisse tandis que la production locale augmentait. Pour les pâtes alimentaires, « la production locale est en hausse, atteignant près de 21 000 tonnes l’an dernier contre 7 000 tonnes en 2018. Quant au volume d’importation, celui-ci est en régression de 45 000 tonnes à 30 000 tonnes pour la même période. La vente de ce produit, qui est devenu l’une des principales denrées alimentaires des Malgaches, tourne autour de 50 000 tonnes. En revanche, les ventes de couvertures importées sont légèrement en hausse par rapport à celles des produits locaux. Pour les détergents en poudre, des marques importées sont désormais fabriquées localement. Nous contrôlons tous les processus de fabrication de ces produits, ainsi que les matières premières utilisées », a expliqué Barthélemy, le directeur général de l’ANMCC. Hormis cela, les recettes douanières liées à l’importation de matières premières et à l’application des droits additionnels de douane se sont améliorées. Elles sont passées respectivement de 200 millions d’ariary en 2018 à 1,7 milliard d’ariary en 2020 et de 6,7 milliards d’ariary en 2019 à 13,3 milliards d’ariary en 2020.
Équipements exonérés. Dans la foulée, le ministre de tutelle, Lantosoa Rakotomalala, a évoqué que l’application de cet instrument de défense commerciale a permis aux opérateurs locaux de créer six unités de production dont trois dans les pâtes alimentaires, et générant par la suite des emplois. « L’importation des biens d’équipements industriels, surtout pour le secteur agro-alimentaire est également exonérée de droit de douane et de TVA afin de promouvoir l’industrialisation à Madagascar. Mais l’on ne peut avoir tout de suite une autosuffisance car plus de 80% des biens de consommation du pays sont encore importés », a-t-elle ajouté. Pour sa part, le président du Syndicat des Industries de Madagascar, n’a cessé de solliciter les Malgaches à consommer les produits « Vita Malagasy », pour soutenir les industries locales. Il faut savoir que cette table-ronde réunissant les industriels, les importateurs et l’association de la protection des droits des consommateurs et l’administration publique vise à trouver un consensus concernant l’application de cet instrument de défense commerciale.
Navalona R.