L’enjeu de durabilité est au centre des préoccupations des acteurs de la filière « crabe de mangrove », avant la réouverture de la pêche mi-décembre. Une concertation de ces acteurs est en cours, pour une meilleure gouvernance de la filière.
Les problématiques de la pêcherie de crabe de mangrove (Scylla serrata) sont priorisées par le Gouvernement et l’Etat Malagasy. Ainsi, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) avec l’appui du projet SWIOFish2 financé par la Banque mondiale, compte mettre en place une plateforme nationale de cogestion pour assurer la durabilité de la filière. « Le MAEP avec SWIOFish2 œuvre pour le soutien des petits pêcheurs tout en régularisant leurs activités et en participant à la conservation des mangroves sur le littoral ouest, habitat naturel des crabes », ont indiqué les promoteurs du Projet. En effet, la pêche constitue un secteur clé pour l’essor socio-économique de Madagascar, et la pêcherie de crabe de mangrove détient une place considérable avec sa capacité d’exportation évaluée à plus de 4 000 tonnes par an.Pour cette année 2020, 2 200 tonnes de crabes ont déjà été exportées principalement vers la Chine, l’Europe et l’Ile Maurice.
Groupes de travail. De 2020 à 2023, le projet CORECRABE porté par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), en tant que recherche action, appuiera les initiatives des acteurs du secteur crabe à Madagascar, dans le cadre de l’amélioration durable de la filière. « Le projet est financé par le programme européen INTERREG coordonné par la Région Réunion. En partenariat avec le Ministère de l’Education Supérieure et de la Recherche Scientifique (MESUPRES), il tient à mettre à disposition les recherches pour améliorer la gestion, la gouvernance, et la durabilité des retombées socioéconomiques de la pêcherie à l’échelle nationale,au bénéfice des populations vivant sur le littoral Ouest de Madagascar.Particulièrement il met en évidence la coordination entre le MAEP et SWIOFish2, le MEDD, le secteur privé, les organisations de la société civile et les ONG. Dans ce sens, le projet CORECRABE, en collaboration étroite avec le projet SWIOFish2, œuvre actuellement pour la mise en place de Groupes de Travail (GT) multi-acteurs pour la gestion de la filière du crabe de mangrove au niveau des zones de production », ont indiqué les responsables auprès de SWIOFish2.
Zones. Ambanja et Ambilobe sont les premiers bénéficiaires de ces GT avec un premier atelier co-organisé avec le projet SWIOFISH2, l’IRD et le CIRAD le 6 novembre dernier à Ambanja. Le deuxième groupe de travail a ensuite été organisé à Mahajanga le 10 novembre, toujours dans le même principe avec les acteurs au niveau de la région Boeny. Selon les informations, ces GT ont réuni 40 à 50 participants. « A travers une démarche participative, le but était d’impliquer les parties prenantes dans la construction d’une vision partagée de la filière et de ses problèmes. Des opportunités de collaboration et d’action concrètes ont été relevées pour compléter, renforcer et améliorer durablement les activités de la filière crabe de mangrove. Ces groupes sont attendus à intervenir en appui à la création d’une plateforme de cogestion de la filière crabe dans la région nord-ouest de Madagascar et à l’échelle nationale, initiée par le SWIOFish2 et le MAEP », ont communiqué les responsables du projet. Selon eux, le compte-rendu collectif de ces ateliers sera publié vers la fin de cette année.
Antsa R.