
« L’année 2020 est une année blanche, que ce soit en termes de saison culturelle ou événementielle », confirme Solofoniaina Mampiray, entrepreneur culturel et spécialiste en gestion des industries culturelles et créatives, gérant principal de Isaray Cultural Consulting (ICC).
Pour Mampiray, l’année 2020 a tout de même permis de préparer le terrain afin de changer la donne dans le secteur de la culture à Madagascar en cette nouvelle année 2021. Avec son cabinet d’études et les artistes avec qui il travaille, il ambitionne de professionnaliser le métier de l’Art dès cette année. Cela va permettre selon lui d’offrir des revenus stables aux artistes, mais aussi d’améliorer la qualité des prestations, et d’obtenir un statut légal. Car pour Mampiray et son équipe, actuellement, le problème relève de la non-application d’une politique culturelle au pays. « Le marché culturel est dominé par des businessmen qui ne cherchent qu’à faire du profit et qui commercialisent tout et n’importe quoi comme si les produits artistiques étaient des salades vertes. On omet complètement la notion d’exception culturelle », s’est-il indigné. C’est pour cette raison qu’avec ICC, ils vont mettre en place, pour cette nouvelle année qui commence, des formations sur le leadership culturel à destination des artistes, des manifestations culturelles organisées selon les règles de l’art, un lobbying au niveau de l’Assemblée nationale, des conférences sur les industries culturelles et créatives.
Et les artistes ? Les premiers concernés par le milieu de la culture sont les artistes. Tous les événements cités plus haut s’adressent d’ailleurs à ces derniers. Pour l’ICC, il reste ouvert à la collaboration même s’il présente quelques conditions pour les artistes qui souhaitent rejoindre le réseau. « Nous accordons une priorité aux artistes qui témoignent d’une volonté de se professionnaliser, qui ne débutent pas, prêts à suivre nos formations, et surtout, disposant déjà de quelques œuvres exploitables », précise Mampiray, avant d’ajouter que « c’est tellement dommage que Madagascar compte si peu de promoteurs culturels ». Actuellement, un certain nombre d’artistes issus de diverses disciplines ont rejoint la cause menée par Isaray Cultural Consulting. Le gérant principal du cabinet est confiant pour la suite puisqu’il y trouve un moyen d’apporter du changement et d’innover dans le secteur de la culture. Reste à voir quels artistes suivront ?
Anja RANDRIAMAHEFA