
Les avis sont divisés par rapport à l’entrée dans le gouvernement d’éléments étrangers à la majorité présidentielle.
« Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c’est d’en faire partie ». Des militants avertis de la Révolution Orange se réfèrent à cette citation de Talleyrand pour signifier leur appréhension devant l’entrée dans le gouvernement de ministres collabos des régimes précédents. Et de citer la vice-ministre chargée de la Jeunesse qui faisait parti(e) des jeunes HVM. Ou encore le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Harifidy Ramilison qui avait détenu le même portefeuille avant de devenir par la suite chef de région à l’époque du TIM. « Teo Ihany no Miverina », selon les faucons du régime actuel.
« Mpijapy train ». Les deux nouveaux entrants sont qualifiés de « Mpijapy train à mi-parcours » par les inconditionnels du TGV tout en faisant remarquer qu’ « il n’y a que deux ministres Orange, en l’occurrence Pierre Holder à l’Intérieur et à la Décentralisation et Roberto Tinoka aux Transports et à la Météorologie ». Quant à la nomination de Sophie Ratsiraka à l’Artisanat et Métiers, cela ne pose pas problème pour les partisans de « Zandrikely » qui considèrent le défunt Amiral comme un « Zoky Raiamandreny ». Même considération à l’égard du ministre de l’Aménagement du Territoire et des Services fonciers, Hajo Andrianainarivelo qui « reste et demeure un allié avec le Malagasy Miara-Miainga ». Idem en ce qui concerne la fondatrice du parti Freedom et ministre de la Communication et de la Culture Lalatiana Andriantongarivo Rakotondrazafy qui est non seulement la porte-parole du gouvernement, mais celle du régime dans son ensemble. Les militants Orange de la première heure ne voient pas non plus rouge face à la nomination d’un élément du parti Vert, en la personne de la vice-ministre chargée de la Reforestation, Hortensia Antoinesie
Effet d’entraînement. Pour sa part, l’aile modérée du TGV pense que « l’ouverture du gouvernement à d’anciens éléments du TIM et du HVM pourrait profiter au régime en place à condition que ces transfuges aient suffisamment d’aura pour provoquer dans leur sillage un effet d’entraînement, surtout dans la perspective de l’échéance de 2023 ». À propos justement d’élection présidentielle, des pro-TGV craignent que le pouvoir perde le Nord face à l’entrée en force dans le gouvernement de ministres originaires du Sud. « Alors que le Faritany de Toliara ne représente pas le gros du collège électoral quand bien même il caracolerait en tête du tableau en termes de pourcentage à la dernière course à la magistrature suprême ».
Curriculum vitae. Entre les uns qui crient à l’infiltration et les autres qui y voient une ouverture, il y a ceux qui se posent aussi des questions sur les critères ayant prévalu au choix de certains ministres. Et ce, eu égard au curriculum vitae de quelques nouveaux membres du gouvernement dont le parcours universitaire est moins remarquable que remarqué, par rapport au millier de cerveaux qui a fait l’objet d’appel à candidatures début 2020. Un an et huit mois après, que sont-ils devenus ?
R.O