
Le nouveau ministre de la Pêche et de l’Économie bleue, le Dr Tsimanaoraty Paubert Mahatante est un expert dans les domaines de la pêche, de la gouvernance de l’océan et de l’économie bleue.
Ce jeune homme âgé de 40 ans, qui plus est maître de conférences à l’Université de Toliara et enseignant dans plusieurs universités à Madagascar, est bel et bien la personne qu’il faut à la place qu’il faut ! En effet, il maîtrise parfaitement ce secteur grâce à ses quinze années d’expériences en matière d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi des stratégies de développement du secteur pêche et de l’économie bleue aquaculture à Madagascar, dans la région occidentale de l’Océan Indien et au niveau de l’Afrique orientale et australe. Il est également titulaire d’un doctorat en sciences marines et halieutiques, option gestion des ressources aquatiques, aquaculture et environnement au sein de l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM) à l’Université de Toliara. Fraîchement nommé par le président de la République à la tête de ce département, le ministre T. Paubert Mahatante ne vient pas les mains vides car il a déjà conçu des idées innovantes visant à assurer une utilisation durable, juste, équitable et responsable de nos ressources. « Ma vision est de faire de ce secteur un pilier de l’émergence économique de Madagascar d’ici à 2030 à travers le développement de l’économie bleue et l’amélioration de la gouvernance », a-t-il déclaré.
Port de pêche. Pour ce faire, « une réforme de ce secteur s’impose à travers la promotion de ces idées innovantes. Cela consiste entre autres, à mettre en place au moins un port de pêche ayant une jetée avec des brise-lames dans chaque région côtière de Madagascar. Chaque port de pêche aura une capacité d’accueil allant jusqu’à cinquante bateaux », a-t-il enchaîné. L’installation d’un chantier naval pour les petites embarcations fait aussi partie de ses idées innovantes. « Les pêcheurs pourront y fabriquer et entretenir des embarcations de pêche à base de fibres de verre ou bien des matières métalliques pour préserver l’environnement. Des chambres froides seront également mises en place pour permettre aux pêcheurs et autres usagers de bien conserver leurs produits », tient-il à préciser.
École de pêche et écloserie. En outre, le ministre Paubert Mahatante envisage de créer une école de pêche dans chaque région côtière de l’île et des écloseries pour développer l’aquaculture et la pêche continentale. « L’objectif vise à professionnaliser les pêcheurs traditionnels en les formant sur la technique de navigation et la confection et l’entretien des engins de pêche ainsi que la technique de transformation des produits halieutiques. Les écoles de pêche serviront également de lieu d’échanges et de regroupement pour les pêcheurs. Quant aux écloseries, elles permettront la production des alevins afin, entre autres, d’empoissonner les plans d’eau. Il faut savoir que Madagascar, avec sa Zone Économique Exclusive de 1.141.000 km², dispose de 5.600 km de longueur de côtes, d’un plateau continental de 870.000 km² rien que pour le Sud, des mangroves de 410.000 ha, des lacs et lagunes de 155.000 ha ainsi que de 40 fleuves et des rivières avec plus de 9.000 km de longueur sans leurs effluents. Le pays ne devrait pas être aussi pauvre compte tenu de cette énorme potentialité », selon ses dires.
Amélioration de la gouvernance. Par ailleurs, celui-ci a réalisé de nombreuses recherches sur le secteur dont celles en cours sont entre autres, les ouvrages intitulés « Les impacts de l’acidification de l’océan sur la pêche langoustière à Madagascar », « L’économie bleue : une lueur d’espoir pour l’émergence économique de Madagascar » et « Les enjeux de la pêche migrante à Madagascar ». Et il est jusqu’à présent leader du Réseau d’Echange sur la Gouvernance de l’Océan dans la région Ouest de l’Océan Indien. Comme étant un ancien leader de la société civile à Madagascar et en Afrique, le ministre de la Pêche et de l’Economie Bleue a démissionné de ses fonctions au sein de PFN OSC M, de SANSAFA/SADC et de EARFISH. Il priorise ainsi l’amélioration de la gouvernance dans ce département dont une convention, entre autres, avec le BIANCO et la mise en forme d’une Fishery Transparency Initiative sont en vue. La lutte contre la pêche INN, la reprise des négociations sur les accords de pêche et l’élaboration suivie de la mise en œuvre des documents stratégiques pour la promotion de l’économie bleue durable à Madagascar, ne sont pas en reste. Le jeune ministre lance ainsi un appel à toutes les parties prenantes (secteur privé, société civile, chercheurs et PTF) pour l’appuyer dans l’accomplissement de ses missions.
Navalona R.