
Le code du travail qui date de 2003 constitue le seul cadre juridique régissant et reconnaissant le droit des personnes en situation de handicap en matière de travail et d’emploi. Sur le plan pratique, ces personnes souffrent encore d’une certaine exclusion dans le milieu professionnel.
«Tout employeur est appelé à embaucher un nombre déterminé de personnes en situation de handicap au sein de son entreprise». Ce qu’on peut lire à l’article 105 du code du travail malgache. Un article qui note également que « des mesures incitatives d’accompagnement et d’encouragement seront prises à l’encontre de l’entreprise ». Force est toutefois de constater que les personnes en situation de handicap n’arrivent toujours pas à percer le marché imperméable du travail. Comme l’a déploré Falihery Razafindrakoto, président du réseau malgache du handicap : « On n’a que des déclarations d’intention. Ce code n’est pas du tout suivi d’application ». En effet, le code du travail précise dans son article 103 « aucune discrimination ne peut être faite en matière de travail ou d’emploi à égalité de capacité et d’aptitude entre les personnes valides et les personnes handicapées, du fait de leur handicap. Les personnes handicapées ont droit au travail et à l’emploi à l’égalité de chance et traitement en matière d’apprentissage de formation professionnelle et d’emploi ». Très peu peuvent toutefois prétendre jouir de ce droit. Et l’on ne disposerait pas de chiffre exact sur la question si l’on s’en tenait aux explications de Karine Danielson, consultante RSE. Celle-ci de renchérir « nous avons estimé que 1% des personnes handicapées travaillent dans le secteur formel (organismes publics et privés). La plupart sont des personnes handicapées physiques. Dans la majorité, elles travaillent dans la majeure partie des cas dans le domaine de l’industrie, notamment dans la section paquetage (mise en sachet et mise en carton) et aussi dans la section standardiste ou réceptionniste ».
Blocage. Les efforts tels que la mise en place d’un centre de formation professionnelle dédié aux personnes en situation de handicap est, en partie, une solution permettant de pallier la problématique. Ce, dans la mesure où cela permet aux PSH d’acquérir les compétences nécessaires devant leur permettre de trouver facilement du travail ou encore d’entreprendre. Mais là, les choses ne sont toutefois pas facile pour autant. « Après formation, une personne handicapée peut prétendre à un emploi comme salariée. Le fait est que les entreprises ne veulent pas les prendre parmi leurs employés. Et leurs prétextes s’orientent toujours soit vers l’inexistence d’infrastructure adaptée aux PSH, soit à la difficulté de travailler et de collaborer avec les PSH», explique Falihery Razafindrakoto. Outre le fait de devenir salariées, les personnes en situation de handicap préfèreraient plus l’idée « d’auto-emploi». « Beaucoup de ces gens décident de lancer leurs propres entreprises. Elles peuvent disposer des compétences techniques nécessaires. Mais dans la majeure partie des cas, la compétence en gestion d’entreprise n’y est pas. Ce qui ne leur facilite pas la tâche », note Falihery Razafindrakoto du réseau malgache du handicap. Outre le manque de compétences, les personnes en situation de handicap seraient difficilement solvables et bancables. « Les banques et les entreprises de microfinance ne font pas confiance en ces personnes quant à leur capacité de remboursement », conclut Falihery Razafindrakoto.
José Belalahy