À six jours de la fin de l’année, les Malgaches ont envie d’oublier toutes les épreuves qu’ils ont dû affronter pendant ces 12 mois qui se sont écoulés. Rien ne leur a été épargné : la hausse vertigineuse du coût de la vie, l’insécurité grandissante, la baisse dramatique de leurs revenus ou la menace du retour en force de l’épidémie de Covid-19. Beaucoup d’entre eux n’en sont pas sortis indemnes, mais ceux qui ont traversé cette période sans y laisser des plumes espèrent pouvoir repartir sur de nouvelles bases.
2022, l’« année horribilis »
Les Malgaches ont vécu de nombreuses crises dans le passé, mais celle qu’ils ont connue en 2022 aura été l’une des plus dures de ces dernières années. Ce ne fut pas le fruit de dissensions politiques, mais elle fut due à des causes extérieures : l’épidémie de Covid-19 a mis l’économie en faillite, entraînant une baisse d’activité des entreprises et une augmentation massive du chômage. La baisse de revenus des ménages a été dramatique. La guerre russo-ukrainienne a eu, elle aussi, des conséquences qui ont été ressenties durement par les habitants de la Grande île. L’insécurité s’est encore aggravée à cause de la pauvreté chronique. L’inflation galopante n’a pas arrangé les choses. Les mères de famille ont dû faire des miracles pour pouvoir nourrir correctement leur progéniture. En cette fin d’année, c’est un bilan très noir que l’on dresse lorsqu’on regarde ce qui s’est passé ces derniers mois. Les aides sociales n’ont pas été distribuées aux citoyens les plus pauvres, les classes dites moyennes se sont nettement appauvries. La malnutrition a gagné du terrain et on affirme que plus de 80% des Malgaches vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Ce fut une des années les plus dures que les habitants de la Grande île ont connues, mais ils ont quand même réussi à subsister. L’avenir n’est cependant pas très rose, mais ils se disent que cette année peut être qualifiée d’« année horribilis ».
Patrice RABE