Tiana Andriamanana, directeur exécutif de Fanamby, revient sur l’année d’exercice 2023. Une année charnière sur le plan socio-politique mais également dans le domaine de la conservation à Madagascar.
« D’une façon globale, on a pu maintenir le niveau des pressions anthropiques. Les pertes ont pu être maîtrisées, ce malgré les risques ». Propos de Tiana Andriamanana, directeur exécutif de l’association Fanamby, pour résumer l’année d’exercice 2023 qui vient de s’écouler. Se voulant prudente, elle préfère être modeste en lançant « c’était une belle année, mais on peut mieux faire ». 2023 était particulière dans la mesure où selon les données recueillies auprès de Global Forest Watch, la période électorale est synonyme de hausse des pressions : les feux, les coupes, etc. « Ce qui n’était pas le cas cette fois-ci », ajoute-t-elle de manière pondérée. Dans l’aire Protégée Menabe Antimena par exemple, la perte en couverture forestière était de 311 Ha (chiffre provisoire couvrant la période de janvier à octobre). La diminution est palpable si l’on compare ce chiffre à celui de 2018 durant lequel l’on a observé une perte en couverture forestière de 2 415 ha. Le maintien du niveau de pressions aurait également permis de limiter les impacts du phénomène El Nino qui était derrière les vagues de chaleur observées durant l’année passée.
Calculés. Compte tenu de l’importance de la conservation pour un hotspot de la biodiversité comme Madagascar, les efforts de reboisement ont été renforcés. L’association a, par exemple, opté pour un reboisement suivant les espèces adaptées aux zones concernées. On éprouvait une certaine difficulté à restaurer et reboiser certaines espèces de plantes. « Le sol est devenu plus sec et moins fertile. Les perturbations en matière de pluviométrie et de précipitations affectent de façon négative les efforts de reforestation ». Pour ce faire, les campagnes de reboisement ont ciblé des espèces telles que les Hintsy ou encore les Ramy. Des espèces qui pourraient satisfaire les besoins futurs des malgaches. Le reboisement repose sur le principe 60/40. Soit, 40% de bois d’usage et bois de rente, les 60% relèvent de la restauration. « L’on doit calculer et se projeter en fonction de l’augmentation de la population et des besoins en ressources forestières futures », précise Tiana Andriamanana.
José Belalahy