Le véritable adversaire du régime n’est pas l’opposition mais plutôt les problèmes sociaux.
Sous la troisième République, aucun président n’a réussi à enchaîner un second mandat. L’ancien président Didier Ratsiraka, sous la deuxième République était le seul chef d’Etat à avoir pu réaliser cet exploit. Les dirigeants actuels sont prévenus par rapport à cette menace. De son côté, l’opposition semble être consciente de cette opportunité, et entendent la saisir pour réécrire l’histoire à son tour. C’est certainement la raison de cette effervescence politique du début d’année. D’ailleurs, depuis le premier janvier, on voit que les éléments de langage de l’opposition et des politiciens anti-Rajoelina sont orientés sur la nécessité de mettre fin rapidement au régime Rajoelina. Reste à savoir s’ils parviendront à leurs fins, avec les armes (au propre comme au figuré) dont ils disposent en leur possession.
Affrontements
Quoiqu’il en soit, bon nombre d’observateurs affirment que cette année 2025 est bien partie pour être l’année de tous les dangers, aussi bien pour le pouvoir en place que pour les Malgaches lambda. Plusieurs indices révélateurs de ces risques sont constatés au niveau de l’échiquier politique et dans la vie au quotidien de la population. Nul n’ignore qu’une nouvelle crise politique ne résoudra pas les problèmes sociaux auxquels la population fait face actuellement. Au contraire, d’éventuels affrontements plongeront davantage le pays dans une situation de pauvreté encore plus alarmante. Mais le danger vise surtout les tenants du pouvoir car ils risqueraient de perdre leurs sièges à tout moment si les conditions de vie sociales ne connaissent pas d’évolution.
Manipulations
Certes, on peut toujours dire que la population malgache est lasse des manipulations et des exploitations politiques, et que la majorité de la population ne souhaite plus vivre une nouvelle crise, mais nul n’ignore qu’un peuple affamé est facilement manipulable. Aussi, le vrai danger pour le régime n’est-il pas cette opposition en manque de stratégie et meurtrie par une guerre de leadership. Le vrai adversaire c’est plutôt le social, particulièrement l’inflation grandissante qui touche toutes les couches sociales. En l’occurrence la flambée du prix du riz qui a connu une hausse très importante en l’espace de quelques mois. La semaine dernière, le président Andry Rajoelina a donné un mois et demi au ministre de l’Industrialisation et du Commerce afin de baisser le prix à 750 ariary le kapoaka. Reste à savoir si ce membre du gouvernement réussira sa mission.
Réalisations
Les effets néfastes des changements climatiques, en l’occurrence les intempéries, la montée des eaux, la sécheresse et le manque d’eau qui ont perturbé le secteur de l’agriculture, ainsi que la hausse annoncée des prix des carburants représentent aussi de réels dangers que le régime Rajoelina doit vaincre tout au long de cette année 2025. Lors de la cérémonie de présentation de vœux du staff de la Présidence, le président Andry Rajoelina a déclaré que 2025 sera une année pour le travail et pour les réalisations. Il a notamment évoqué de nombreux défis tels que le projet Lac Iarivo, les centrales solaires et centrales thermiques pour lutter contre le délestage, l’autoroute Tana – Toamasina dont la première tranche sera opérationnelle cette année, un centre de conférence international, la route du soleil, la RN13… La question est de savoir maintenant si Andry Rajoelina réussira à être le premier président à finir un second mandat.
Davis R