L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) et la FIACAT (Fédération internationale des ACAT) ont renforcé leur engagement pour la lutte contre la détention préventive.
Les trois entités ont signé le lundi 20 mai dernier, une convention de partenariat dans le but de renforcer la lutte contre la détention préventive à Madagascar. Une lutte urgente au regard de la surpopulation carcérale qui sévit à Madagascar expliquée en grande partie par le recours abusif à la détention préventive. En effet, ce qui devait être une exception tend à devenir la règle. Selon les représentants de l’ACAT, le taux de détenus en attente de jugement demeure alarmant en dépit des initiatives de l’Etat visant le renforcement du caractère exceptionnel de la détention préventive. La preuve, à la date du 16 mai 2019, la prison d’Antanimora comptait 4.247 détenus dont seulement 1.446 ayant fait l’objet d’une décision de justice définitive. L’ACAT et la FIACAT ont appuyé l’Etat dans cette lutte contre le recours abusif à la détention préventive depuis février 2017. Le but est d’accélérer les procédures de jugement des prévenus –dans les délais légaux- pour aboutir à une réduction de la surpopulation carcérale. Laquelle soulignons-le au passage, foule aux pieds les droits de l’Homme car impliquant des conditions de détention inhumaines.
Actions entreprises et collaborations. Nombres d’initiatives ont déjà été entreprises dans la mise en œuvre du projet : ateliers de suivi et de formation dédiés autant aux organisations de la Société civile que du corps de l’administration pénitentiaire ou administrative. L’ACAT et le FIACAT sensibilisent et informent également les détenus sur leurs droits et la présomption d’innocence. Figurent également au programme, des visites régulières à la maison centrale d’Antanimora pour l’identification des cas de recours abusif à la détention préventive. Identifications à l’issue desquelles, des avocats collaborent avec les juridictions aux fins d’obtention d’une décision de justice définitive ou au pire des cas, d’une liberté provisoire. L’OIF quant à elle a soutenu le projet depuis fin juillet 2018, durant l’atelier de suivi s’étant déroulé du 31 juin au 1er août 2018. A travers leur signature de convention du lundi 20 mai dernier, l’OIF, la FIACAT et l’ACAT Madagascar réaffirment leurs engagements en niveau national comme régional en envoyant un signal fort aux autorités malgaches, qu’elles souhaitent les accompagner dans la prévention de la torture et la lutte contre la détention préventive abusive.
Luz Razafimbelo