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29 mars 1947 bientôt 70 ans

La stèle commémorative à Moramanga.

29 mars 1947- 29 mars 2017. Dans deux jours, l’insurrection à Madagascar aura 70 ans. Des dizaines d’années plus tard ce soulèvement reste encore mal connu aujourd’hui. On avance le chiffre de 89.000 morts, lors de cette insurrection.  Le nombre de victimes comprend une grande majorité de Malgaches, tués lors des affrontements, fusillés avec ou sans procès, morts dans les camps d’internement, d’épuisement, ou de faim. Le soulèvement, accompagné de massacres de colons français et de Malgaches non-indépendantistes, fut suivi d’une terrible répression conduite par l’armée française qui fit des dizaines de milliers de morts. L’évaluation officielle des victimes de la « pacification » continue à faire débat. La puissance coloniale cherche à diminuer le nombre des victimes afin de minimiser sa responsabilité.

Tabataba. A l’origine de ce qu’on a qualifié également de « Tabataba », figurent notamment le travail forcé et le code de l’indigénat à Madagascar. La révolte contre le système colonial éclate le 29 mars 1947. La répression est féroce. Ses traces restent vives dans les mémoires. Faut-il rappeler que trois députés malgaches à l’Assemblée constituante française fondent dès 1946 à Paris le « Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache » (MDRM) avec l’objectif d’une pleine participation des Malgaches à la vie politique. « 1947 » a profondément divisé la classe politique malgache, qui s’interroge toujours sur le rôle des uns et des autres pendant l’événement. Faut –il cependant souligner que des membres du parti MDRM (Mouvement démocratique pour la rénovation malgache), parti majoritaire de l’époque, ont connu la torture, l’exécution sommaire, l’exil et les travaux forcés. Un procès a été organisé en 1948 pour tout mettre sur le dos des trois députés malgaches : Ravoahangy, Raseta, Rabemananjara, figures mythiques de la lutte pour l’indépendance. Ces derniers condamnés à mort (Ravoahangy et Raseta, graciés en 1956), ou aux travaux forcés (Rabemananjara), dès lors, le choix des dirigeants au moment de l’indépendance n’appartenait plus aux Malgaches, la main de la France n’allait plus se relâcher.

Répression. Le gouvernement français envoie à Madagascar des renforts. Ce sont d’abord pour l’essentiel des troupes coloniales (tirailleurs sénégalais). La répression donne lieu à de nombreux débordements et crimes de guerre : tortures, exécutions sommaires, regroupements forcés et mises à feu de villages. Enfin, en juillet 1947, l’arrivée de cinq bataillons nord-africains porte à 18 000 hommes les effectifs de l’armée et permet au pouvoir colonial de redevenir maître du terrain en novembre 1948.

Le 29 mars 1947 éclate à Madagascar une insurrection mal connue encore aujourd’hui. Une terrible répression s’ensuivit. Le sujet reste encore flou, d’ailleurs les dossiers relatifs à ce soulèvement populaire sont encore dans l’Hexagone, malgré les revendications de la partie malgache pour sa restitution afin d’établir la vérité historique sur  ce passage sombre de l’histoire du pays.  

Recueillis par Dominique R.

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