Le 29 mars, jour férié à Madagascar pour commémorer les événements de 1947, n’est pas synonyme de journée non travaillée pour tous les travailleurs, du moins à Antananarivo où nombreux parmi ces derniers ont dû aller au travail même si leur métier ne fait pas partie de ceux classés parmi les services essentiels. En effet, si les personnels de santé, les médias, les techniciens dans les secteurs stratégiques comme celui de l’électricité, ou encore les forces de l’ordre, sont tenus d’assurer le service ou tout au moins assurer une permanence effective, les travailleurs hors de ces secteurs d’activité ont droit à une journée de repos. Mais chaque année, le constat est le même. Nombre de travailleurs dans le secteur commercial doivent aller au travail, sans forcément bénéficier d’heures supplémentaires. Nombreux magasins et boutiques à Antananarivo étaient dans ce cas, hier. Il n’est pas rare de voir des employés, directement ou indirectement « contraints » de travailler, sans pour autant être payés en conséquence, mais n’osent pas s’en plaindre. Craignant d’être licenciés s’ils refusent d’assurer le service, ces travailleurs se sentent complètement abandonnés face au non-respect de leurs droits. Cependant, peu parmi ces travailleurs vont jusqu’à entamer des démarches auprès des autorités en charge de l’inspection du travail pour dénoncer les pratiques dont ils sont victimes.
Hanitra R.