
Après cette première semaine de retour au confinement, on a pu remarquer que cette fois-ci, les Tananariviens sont plus nombreux à s’être pliés aux règles édictées par les autorités. Ceci pourrait être dû au grand nombre des cas positifs annoncés par le Centre de commandement opérationnel Ivato.
Avec une moyenne de 200 cas positifs révélés par jour, la peur a fini par gagner la population de la Capitale. Désormais, aucun doute ne subsiste, la maladie est bel et bien là et elle fait de nombreuses victimes. Les témoignages des proches des défunts et des malades inondent les réseaux sociaux et le voisinage compte des cas confirmés. Tout cela prouve que la pandémie de Covid-19 n’est en aucune façon un mythe mais une réelle menace publique. Aussi, dès midi, les rues de Tana se vident même s’il n’est pas rare de croiser quelques récalcitrants qui s’entêtent à s’attrouper dans certains quartiers. Les autorités ne cessent de faire les rondes dans les arrondissements du centre-ville pour s’assurer que les mesures soient bien respectées.
Matin de courses. Selon les dernières indications, les marchés restent ouverts jusqu’à 12 h et une seule personne par foyer peut sortir pour approvisionner le ménage en PPN et médicaments. Des mesures qui ne sont pas respectées puisque une grande majorité continue de sortir à deux ou à trois pour faire les courses. « Je ne peux tout de même pas transporter à moi toute seule quatre paniers. C’est pour cela qu’on fait les courses ensemble » a rétorqué une mère de famille accompagnée par son mari. Néanmoins, même si les gens sortent en groupe, ils rentrent aussitôt dès le début de l’après-midi. De toute manière, il n’y a presque plus de commerce à partir de midi. Presque, parce que certains épiciers continuent d’entrouvrir leurs portes pour les retardataires, pratique qui se faisait déjà durant la première période de confinement au mois de mars.
Taxi. Les chauffeurs de taxi sont les seuls qu’on peut trouver librement dans les rues d’Antananarivo durant l’après-midi. Ils ont obtenu l’autorisation d’exercer pour conduire les malades ou les personnes qui ont besoin de se rendre auprès d’une pharmacie. Mais comme on dit « à la guerre comme à la guerre », les tarifs pratiqués par ces transporteurs publics sont loin d’être raisonnables pour le grand public. Eux, considèrent que le prix est juste vu le risque qu’ils prennent et l’état du marché actuel. En tout cas, il faut admettre qu’ils ne font pas beaucoup de clients en ce moment.
Maintenant, il reste à voir si la population tiendra quelques semaines de plus sans afficher le moindre relâchement.
Anja RANDRIAMAHEFA