
Sur les gilets sont écrits «Vaomieran’ny fandriampahalemana». Ils vont patrouiller jour et nuit pour assurer la sécurité au niveau des fokontany, sans recevoir aucune indemnité.
«Vous n’allez pas faire le travail de la police. Votre devez par contre donner tous les renseignements possibles sur tout ce qui peut être qualifié de suspect dans votre secteur. Vous êtes donc tenus de savoir tout ce qui se passe dans votre fokontany». C’est ce qu’a déclaré le commissaire Hector Razafindrazaka, premier responsable du Commissariat de police du 3e arrondissement. Il s’adresse aux 340 personnes membres du comité de sécurité ou «Vaomieran’ny fandriampahalemana», issus de 34 fokontany et qui viennent de recevoir leurs gilets et badges d’identification, hier, au Cercle mess Betongolo. «Vous aidez les forces de l’ordre en devenant leurs yeux et leurs oreilles», poursuit le commissaire. En effet, ces hommes, et une quinzaine de femmes, sont mobilisés jour et nuit, 7j/7, en effectuant des patrouilles dans leurs fokontany respectifs, y compris les zones à risque. Armés de sifflets et portant les kits d’identification, chaque déplacement doit se faire au minimum par groupe de 4 à 5 individus. La création d’un tel comité fait suite au décret 94-108 du 28 septembre 1994, actuellement renforcé par la région Analamanga et la préfecture de police d’Antananarivo, par le biais du district de Tana III. Ces hommes de la sécurité ne sont pas indemnisés, mais sont seulement motivés par le respect et la redevabilité des communautés ainsi que des forces de l’ordre.
District pilote. A noter que ces civils sont généralement âgés de plus de 18 ans et ont été désignés par leurs chefs de fokontany respectifs. «Ce sont des hommes de confiance qui ont déjà bénéficié d’une formation en matière de sécurité», a confié pour sa part le chef de district de Tana III, Haingo Monia Ramboasolo. Avant de dire que depuis l’installation de ces comités dans sa circonscription, une baisse de l’insécurité a été enregistrée. «Puisque notre but, c’est de devenir le district pilote en matière de sécurité», dit-elle. Une affirmation relayée par le chef de région Analamanga, Ndranto Rakotonanahary, en souhaitant: «pourvu que tous les districts fassent le même effort». Quoi qu’il en soit, malgré la lecture à haute voix d’une lettre d’engagement, hier, il reste à savoir si ces hommes de la sécurité vont vraiment vouloir dénoncer les malfaiteurs, ou engager des arrangements pour des fins personnels?
Arnaud R.