Une commémoration de la crise de 2002 va être organisée pendant cette année. Des événements sont en vue en la mémoire des victimes.
Les tons restent durs pour ceux qui ont été victimes de la crise politique de 2002. Les événements qui, à cette époque, ont mis le régime Ravalomanana au pouvoir sont donc difficilement digérés par d’autres qui ont vécu, à cette époque, les pires moments de leur vie politique. « Beaucoup de gens, surtout des originaires des régions, ont péri durant cette crise », a rappelé Virapin Ramamonjisoa. Ce dernier a été, d’ailleurs, un « rescapé de la chasse aux sorcières organisée par les partisans de Ravalomanana à Fianarantsoa durant les moments forts de cette crise ». « J’ai échappé aux armes de Ra-Lala et consorts qui ont pourchassé les opposants de Ravalomanana durant cette crise », a-t-il témoigné. Il a dirigé, en 2002, dans la capitale du Betsileo, un mouvement contre Marc Ravalomanana, sous la bannière du comité de soutien de Didier Ratsiraka.
Valeur républicaine. Mais son histoire est loin d’être un cas isolé, insiste-t-il. D’autres gens ont dû fuir aux exactions qui s’installent, selon toujours Virapin Ramamonjisoa. Les opposants à Marc Ravalomanana, selon cet ancien ministre, ont dû faire face à la chasse aux sorcières qui a été organisée par le régime en 2002. Du coup, « des notables, également, ont perdu leur vie, et des officiers supérieurs originaires des régions meurent en prison » selon Virapin Ramamonjisoa. L’installation des « zana-dambo » ne fait qu’empirer la situation déjà périlleuse, poursuit-il. « Les réservistes ou zana-dambo ont été érigés en milice pour terroriser dans les régions », martèle alors l’ancien ministre. Et l’armée, selon ce dernier, perd de sa valeur républicaine. « Surtout après l’arrivée des mercenaires étrangers qui ont servi le camp de Marc Ravalomanana », a raconté Virapin Ramamonjisoa.
Districts. Tout a été déclenché le 04 janvier 2002 après la descente sur la place du 13 mai, a rappelé alors Virapin Ramamonjisoa. Une date qui, selon ce dernier, mérite une commémoration. « Ca fait déjà 20 ans, jour pour jour, que Marc Ravalomanana a déstabilisé le pays pour servir ses intérêts personnels » selon cet ancien ministre. « Le bain de sang a commencé à partir du 07 janvier 2002, et s’en sont suivis, en effet, la chasse aux sorcières et la vindicte populaire », poursuit-il. La commémoration de la date du 04 janvier 2002 sera organisée, selon Virapin Ramamonjisoa, dans tous les districts. Et des événements dans ce cadre se tiendront, tout au long de l’année, pendant les 12 prochains mois, a-t-il lancé.
Climat apaisé. L’ancien ministre a également réagi au discours du président de la République. « Le pays est en phase de vitesse de croisière supersonique », a-t-il constaté. Et de poursuivre que « cette année 2022 est une année charnière pour les membres du gouvernement qui devraient redoubler d’efforts afin d’atteindre les objectifs fixés par le Chef de l’Etat ». « Jusqu’à présent, le président de la République est le seul repère pour mener à bien le développement du pays », soutient-il. Quant à l’opposition, « elle doit concourir à la mise en place d’un climat apaisé afin que le peuple puisse vivre en paix, et pour que le régime puisse réaliser son projet de société » selon Virapin Ramamonjisoa.
Rija R.
