Face aux chantiers qui se dressent devant lui, le ministère de l’Environnement et du développement durable opte pour une politique d’ouverture. La nouvelle ministre Vahinala Raharinirina invite tous les acteurs à oeuvrer de concert pour redonner « sa couleur » à la Grande île. Le reboisement et la conservation vont de paire.
Priorité. C’est le mot utilisé par Vahinala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du développement durable pour qualifier l’impérative mise en oeuvre du défi relative au reboisement national. L’ambition de reverdir Madagascar devrait se faire au pas de course étant donné la situation qui prévaut actuellement dans le pays. “Les actions doivent être menées le plus vite possible. Il y a des urgences qu’il faut traiter dans les plus brefs délais et il y a des visions devant être réalisées à moyen et à long terme”, lança la nouvelle ministre durant une conférence de presse organisée en marge de sa prise de fonction à Antsahavola hier. La nouvelle équipe entend mettre en place un travail de « pédagogie » dont le but ultime est « l’implication de tous les acteurs : du simple citoyen en passant par les organisations de la société civile, les acteurs du secteur privé, le monde de la recherche scientifique ou encore la diaspora » dans la lutte pour reverdir le pays. « Il faut que tous les citoyens malgaches réparties dans toutes les régions et les districts prennent conscience de l’importance du reboisement. Il conviendrait également que tout le monde sache les avantages pouvant être tirés des richesses environnementales dont dispose le pays. L’environnement ne se résume pas qu’à la question de contrainte et de sanction », a avancé Vahinala Raharinirina. L’économie verte et l’économie bleue ainsi que la diplomatie environnementale ont été avancées comme étant des opportunités qui s’offrent au pays compte tenu de ses atouts en terme de biodiversité.
Pratiques. Pour avoir l’adhésion de tous les malgaches, l’équipe dirigeante actuelle mise sur la « communication ». « Il est important que la population comprenne les béabas de l’initiative, qu’elle comprenne l’importance de reverdir le pays aux vus des effets du changement climatique, des difficultés que cela engendre sur son quotidien mais surtout de la vulnérabilité du pays ». Toujours dans cet esprit d’implication de tous les acteurs, le ministère de l’Environnement et du développement durable ambitionne d’arriver à intégrer le volet éducation environnementale dans le système éducatif malgache. « La responsabilisation des jeunes, voire même des enfants, est important dans cette quête. Pour cela, nous espérons que l’éducation environnementale soit inclue dans les programmes scolaires : des classes primaires à l’université ». Ce, pour que « le malgache – depuis son enfance – comprenne l’importance du lien entre l’homme et l’environnement ». Enfin, l’idée de restructuration du ministère en charge de l’Environnement a également été avancée hier. Une idée qui consisterait à « donner plus de pouvoir, de latitude aux démembrements du ministère pour plus d’actions et d’initiatives ». Pour une meilleure compréhension des enjeux et des actions à entreprendre dans tous les niveaux du ministère. Les défis sont de taille pour le ministère de l’Environnement et du développement durable. Arriver à l’adhésion du personnel du ministère en question pour amorcer toutes les actions et activités serait le premier pas vers la réussite de cette entreprise.
José Belalahy