Les cas de trafics illégaux d’espèces endémiques malgaches continuent de défrayer la chronique.
Un vrai fléau pour la conservation des espèces sauvages et endémiques de Madagascar. Alors que les gouvernements malgache et thaïlandais seraient encore en pleine négociation pour rapatrier les 44 lémuriens et 1079 tortues appréhendés en Thaïlande le mois dernier, voilà qu’un signalement de « saisie de quatre cent (400) tortues en provenance de Madagascar » aux Comores surgit sur le web. A en croire le média comorien qui l’a véhiculé, une perquisition aurait permis la saisie et que les espèces auraient été « en partance pour la Tanzanie ». Interrogé sur la question, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable nous informe que « les autorités malgaches enquêtent également sur la question ». « L’Etat a saisi les autorités comoriennes par l’intermédiaire du Ministère des Affaires Étrangères et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. L’on attend leur retour pour confirmer ou infirmer cette information » nous confie une source concordante auprès de ce département ministériel. A l’heure où nous mettons ces informations sous presse, la réponse se fait toujours attendre.
Nuisible
Les trafics d’espèces sauvages et endémiques constituent un véritable fléau pour la biodiversité malgache. Pas plus tard qu’hier, des tortues ont également été appréhendées dans la partie Sud du pays. La situation est telle que pour des défenseurs de l’environnement comme le Professeur Jonah Ratsimbazafy, « la récurrence des cas de saisies à l’extérieur du pays suggère une perméabilité inquiétante des frontières ». Tous les acteurs de la conservation de la biodiversité à Madagascar attestent également de « l’existence d’un réseau de trafiquants d’espèces endémiques dans le pays ». « Un réseau diligenté par des personnes hauts placées qui usent de leur pouvoir pour faire sortir illégalement ces espèces d’une région à une autre et d’un pays à un autre ». Le pays attend l’éventuel retour des lémuriens et tortues saisis en Thaïlande. Des personnes ont été appréhendées dans le cadre de cette affaire. L’on se demande toutefois si celles-ci sont dans la catégorie des « gros bonnets » ou sont-elles de simples « irakiraka » comme ce fut le cas dans l’affaire de transport illégal d’espèce protégée impliquant une parlementaire proche du pouvoir actuel. Dans un cas ou dans un autre, pour tous les délits de trafic d’espèces, les lois sont claires mais ne s’appliquent pas de la même façon à tout le monde.
José Belalahy
Comme d’habitude à l’étranger !
» Un réseau diligenté par des personnes hauts placées qui usent de leur pouvoir pour faire sortir illégalement ces espèces d’une région à une autre et d’un pays à un autre « : les noms ? Impossible connaître !